3- La fabrique urbaine : Colombes au tournant du XXe siècle
L’histoire de Colombes illustre une certaine forme de « fabrique urbaine » autour de Paris.
La trame urbaine : l’organisation des voies et des parcelles
La trame de la ville s’est transformée par étapes successives, en gardant la trace des anciens chemins ruraux et dans le centre, de manière plus ténue, celle des anciens domaines nobiliaires (cf notice 1.2). Cette trame conserve ainsi des logiques d’organisation spatiale héritées des époques lointaines. Les anciens chemins témoignent des liens géographiques qui ont existé entre les communes de banlieue avant la période classique : Le chemin de Bezons est devenu la rue Youri Gagarine; les chemins de Nanterre et de Rueil au Sud-ouest sont désormais la rue d’Estienne d’Orves et la rue des Voies du bois; les chemins de Gennevilliers et d’Asnières au Nord-est sont devenus la rue de l’Agent Sarre et la rue Victor Hugo. Le chemin ou « route de Paris » qui porte le nom actuel d’avenue Henri Barbusse pointe en direction de Courbevoie.
Au Moyen Âge, ces chemins constituaient des voies transversales reliant les villages entre eux mais qui étaient aussi importantes que les voies allant vers Paris. À partir du XVIIe siècle et jusqu’au début du XXIe siècle, l’État développe une voirie en étoile autour de Paris, pour des raisons politiques et économiques, notamment liée à l’approvisionnement de Paris.
À partir du XIXe siècle, les lignes de Chemin-de-fer suivront cette logique d’un réseau de lignes conduisant à Paris, c’est l’Étoile de Legrand, du nom de son inventeur, Baptiste Alexis Victor Legrand (1791-1848), Directeur général des Ponts-et-Chaussées. Sur de nombreuses communes de banlieue ce réseau en étoile coupe et efface les chemins issus des siècles précédents mais à Colombes, le réseau viaire d’origine remontant au Moyen Âge est globalement préservé.
Le bâti
Sur cette trame urbaine s’est développé un tissu résidentiel différent de celui que l’on peut voir dans la grande couronne parisienne. Si celle-ci est souvent constituée de lotissements monofonctionnels, construits en une seule fois dans les années 1960-70, la petite couronne constitue un lieu de développement résidentiel composite, fruit d’un processus progressif de transformation qui a fabriqué un paysage urbain contrasté.
C’est ce processus que nous allons évoquer à Colombes.