L'aventure du Front populaire : "Pain, Paix, Liberté"
Au cours de la IIIe République (1870-1940), le Front populaire, constitué principalement de la SFIO, du Parti radical-socialiste et du Parti communiste, est à la tête de la France de 1936 à 1938.
L’avènement du Front populaire
En pleine tempête sociale avec blocage d’usines et manifestations, la gauche réunie gagne les élections législatives en avril-mai 1936.
Cette union des gauches à l’initiative des militants s’est créée en 1934 face à la montée du fascisme et à l’extrême-droite voulant instituer un régime autoritaire.
Pour la première fois, un socialiste Léon Blum, leader de la SFIO, est à la tête d’un gouvernement. Les communistes n’y participent pas mais soutiennent son action. Blum y nomme Irène Joliot-Curie, Cécile Brunschvicg et Suzanne Lacore comme sous-secrétaires d’État alors que les femmes ne sont ni éligibles ni électrices.
Ses réformes sociales
Ce gouvernement adopte dès le mois de juin tout un train de mesures sociales :
• la réduction du temps de travail (de 48 à 40 heures hebdomadaires)
• l’augmentation des salaires et le droit syndical
• la mise en place de conventions collectives
• les deux semaines de congés payés avec l’instauration d’un tarif spécial SNCF (40% de réduction) pour les salariés par Léo Lagrange, sous-secrétaire d’État aux sports et à l’organisation des loisirs, ministère nouvellement créé.
Ses réformes culturelles et éducatives
Associée à la politique sociale, Le Front populaire développe sous l’impulsion de Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale et de Léo Lagrange une politique sportive, culturelle et éducative en mettant en place une culture des loisirs avec :
• la construction d’installations sportives (stades, piscines)
• l’ouverture d’établissements culturels : bibliothèques, théâtres, salles de cinéma, musées (Musée de l’homme inauguré en juin 1938)
• l’enrichissement des collections des grands musées et un tarif préférentiel pour les plus modestes
• l’ouverture de l’Auberge de jeunesse.
Sont également institués :
• le prolongement de la scolarité jusqu’à 14 ans
• l’instauration de cantines scolaires
• le Brevet sportif populaire.
Ses réformes économiques
Il lance aussi des réformes économiques avec, en particulier, une politique de nationalisation dans :
• l’industrie aéronautique
• l’industrie d’armement
• les transports avec les chemins de fer (naissance de la SNCF en 1937).
Le climat international et national
L’embellie est de courte durée pour le Front populaire.
Le contexte international n’est guère favorable à l’entente des partis constituant le Front populaire.
Fin juillet 1936, la guerre civile éclate en Espagne opposant les républicains espagnols aux Franquistes. Le Front populaire se fissure en raison d’une éventuelle intervention en faveur des républicains : Blum y est favorable contrairement aux radicaux.
Le climat intérieur n’est pas non plus au beau fixe.
La persistance de la crise économique contraint Blum à une pause dans les réformes, en mars 1937, pour faire face aux difficultés économiques et politiques.
La fin du Front Populaire
Blum présente sa démission en juin 1937. De cette date à 1938, trois gouvernements se succèdent sans résoudre les problèmes économiques avec un retour sur les réformes consenties provoquant grèves et manifestations fortement réprimées et la fin du Front populaire.
Le Front populaire en images
Voir Aussi
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1936 : nouvelles images, nouveaux regards sur le Front populaire
Exposition au Musée de l'Histoire vivante
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