Le récolement
L’une des principales actions de la Conservation des antiquités et objets d’art est de vérifier la présence dans le département et l’état des objets dont elle est chargée. La nature des objets est très variée puisque cela peut aller de tableaux au patrimoine industriel en passant par les statues, les vitraux, les peintures monumentales et la liste est loin d’être exhaustive. Ces objets, parfois classés, parfois inscrits ou tout simplement repérés pour leur intérêt patrimonial sont répartis dans toutes les communes des Hauts-de-Seine, dans des édifices comme une cathédrale, une église, un hôpital, une mairie, une préfecture, une sous-préfecture, un lycée, un tribunal, une usine, un château… Le propriétaire peut être une personne privée, une association, le clergé, l’Etat ou encore une collectivité… Cette action peut se résumer en un seul mot : récolement. Celui-ci se fait grâce à la consultation de fiches existantes mais aussi en allant sur place voir l’objet. Jusque là, tout va bien.
Mais que faire, lorsque par exemple, des objets provenant de l'Hôtel de Bourbon-Condé, à Paris, sont déplacés à Neuilly-sur-Seine et que l'adresse supposée se révèle très vite impossible, vu les dimensions des objets, aucune photographie les représentant et la photocopie des noms de propriétaires avec pour seul numéro de téléphone : Corbeil 713, et demeurant dans une localité de Seine-et-Oise ? Là, commence un véritable jeu de piste. On recherche des informations, on questionne, on fait le parcours des objets depuis leur place originelle et à force de recoupements, de réponses, on les retrouve enfin au musée du Louvre. Cela pourrait passer pour un travail de fourmi, voire rébarbatif pour certains, mais quelle satisfaction de redécouvrir ces objets « perdus » un temps, même si ceux-ci ne dépendent plus de nous, car désormais dans un autre département.