Pensée religieuse
Bibles, patrologie, histoire de l'Eglise, traités de théologie (catholique et protestante), controverses et publications satiriques malmenant la religion représentent plus de 6500 volumes. L'accent est mis ici sur quelques ensembles prépondérants par leur unité ou leur importance.
On compte 93 éditions anciennes de la Bible (versions intégrales ou textes séparés), la plus ancienne étant une édition bâloise de 1477. Certaines se signalent par leur lieu d'impression (l’une imprimée à Salamanque en 1584) ou leur typographie (bible dite "de Richelieu", à la typographie minuscule, imprimée à Paris en 1656). Parmi les versions protestantes avérées, plus de dix éditions, à partir de 1547, des Psaumes mis en français par Clément Marot, ainsi que la Bible en français "sur la version de Genève" imprimée à Amsterdam en 1669 par Daniel et Louis Elzevier.
L'épreuve de force que constitua le gallicanisme, entre l'autorité royale et l'ingérence du Saint-Siège dans les affaires ecclésiastiques françaises, se traduisit par une succession de conflits dont les textes se font l'écho : Pragmatique sanction de Cosme Guimier (1546), Défense de la déclaration de l'Assemblée du clergé de France de 1682 de Bossuet (1730). Les prises de position en faveur de l'idée gallicane sont nombreuses, comme Discours sur les libertés de l'Eglise gallicane de l'abbé Fleury (1765), qui fut mis à l'index. Les écrivains du XIXe siècle, surtout, incarnent le plus fort courant ultramontain, comme Lamennais : Réflexions sur l'état de l'Eglise en France pendant le XVIIIe siècle (1808), rare parce que détruit par la police impériale.
On trouve un certain nombre d'ouvrages de spiritualité, dont différentes versions l’incontournable De Imitatione Christi, L'Imitation de Jesus Christ, de l'édition latine imprimée à Bologne en 1485 à la traduction en vers français par Corneille (1653). S’y ajoutent des traités de morale chrétienne sur des sujets aussi divers que les loteries, la pauvreté, la virginité, le mariage, comme le Catéchisme des gens mariés, curieux ouvrage censuré (1782). Parmi les œuvres des prédicateurs, quelques éditions anciennes : Rosarium mariale sermonum (1498), Sermones de adventu (1500), puis la foule des prédicateurs français des XVIIe et XVIIIe siècles : Bourdaloue, Massillon, Bossuet, La Rue, Fléchier.
Pour traduire les bouleversements de la Réforme, les œuvres des premiers réformateurs : de Luther, les Propos de table (1593), et de Calvin, la première édition en latin du De Scandalis (1550) ; plusieurs ouvrages de Philippe Duplessis-Mornay, le "pape des Huguenots"; dont la première édition de De Sacra Eucharistia (1605). Suivent de nombreux textes de controverse, libelles, interpellations ; parmi ces pièces très polémiques, un ouvrage singulier, Lettre de Pierre Charpentier adressée à François Portes Candiois (1573), apologie de la Saint-Barthélemy par un protestant brouillé avec le parti calviniste. Ce sont aussi les guerres de religion vues par les protestants : L'Histoire universelle du sieur d'Aubigné (1616-1620) de Théodore Agrippa d'Aubigné, édition originale rare de cet ouvrage condamné à être brûlé. La réactions catholique adoptent des formes d’expression diverses : dénonciation de l'hérésie, pamphlets, argumentation apologétique, histoire partisane de la religion réformée, voire des réactions plus belliqueuses, comme une dizaine de brochures diffamatoires contre le pasteur Samuel Bochart, toutes publiées à Caen (1631), conséquence de ses débats théologiques publiques menés en 1628 dans cette même ville avec le père jésuite François Véron.
400 volumes rendent compte de l'histoire de la Compagnie de Jésus, à commencer par les textes fondateurs, Règles de la Société de Jésus (1583), Exercices spirituels d'Ignace de Loyola (1593). Mais ce sont surtout les écrits polémiques qui caractérisent le tout : pilier de la Contre-Réforme, la Compagnie multiplie les attaques contre les Protestants mais aussi contre les Jansénistes. Pour ces derniers, à côté des textes de Jansénius, les Constitutions de Port-Royal (1665), ou les mémoires, lettres et traités de la famille Arnauld, telles Les Plaidoyers contre les jésuites d'Antoine Arnauld (1594), sont la pierre d'angle de l’ensemble.
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