La marquise de Pompadour à Bellevue
La marquise de Pompadour possédait de nombreux châteaux ou hôtels particuliers, tels l’hôtel d’Évreux à Paris (actuel Élysée) ou le château de Ménars (Loir-et-Cher). Mais le château de Bellevue a occupe une place particulière dans la vie de la marquise, dans le soin qu’elle a pris de cette demeure et pour son lien avec la manufacture de Sèvres.
Jeanne-Antoinette Poisson (1721-1764), épouse du fermier général Charles Le Normant d’Etiolles, devient en 1745 la maîtresse déclarée du roi Louis XV qui lui offre en 1748 un terrain surplombant la Seine, face à l’île Seguin. En 1749, la toute nouvelle marquise de Pompadour y fait édifier une vaste demeure, d’une élégante simplicité.
Construite par l’architecte Jean Cailleteau dit « Lassurance », elle est agrémentée de jardins dessinés par Jean-Charles Garnier de l’Isle et pour l’aménager, la favorite, protectrice des arts, fait appel aux plus grands artistes de son temps : les peintres Carle Van Loo, Jean-Baptiste Oudry ou encore François Boucher ainsi que les sculpteurs Falconet ou Pigalle viennent décorer l’édifice.
En 1750 le château de Bellevue est achevé offrant un très agréable panorama sur la vallée de la Seine. Tout est prêt pour recevoir Louis XV, mais très vite, la marquise désirant mener une vie plus intime avec le roi, loin du protocole, fait aménager une petite propriété, Brimborion.
La favorite, tient souvent les rôles-titres dans des comédies ou des opéras. On y joue Rameau mais aussi Molière ou Jean-Jacques Rousseau dont Le devin du village avec Madame de Pompadour dans le rôle de Colin.
En 1754 la marquise fait encore construire deux glacières puis le 27 juin 1757, cède son domaine au roi qui le fait remanier par Jacques-Ange Gabriel. Elle y conservera néanmoins un appartement jusqu’à sa mort en 1764.
Cette protectrice des arts influence Louis XV pour qu’il soit en 1751 actionnaire de la manufacture de porcelaine de Vincennes qui devient en 1753 manufacture royale. Pour des raisons de proximité avec Versailles et Bellevue, cette manufacture est transférée en 1756 à Sèvres dans un nouveau bâtiment.
A la mort de Louis XV, la propriété revient à ses filles, Mesdames Adélaïde et Victoire, qui aménagent un jardin anglais. A partir de la Révolution, on assiste à la disparition progressive du château et du domaine qui sera finalement loti. Les derniers vestiges sont la terrasse, place du Président-Wilson, et le mur d’entrée de la glacière, avenue de la Glacière.
Quant à Brimborion, après avoir traversé de multiples vicissitudes, il disparaît définitivement à la fin du XIXe siècle.