A la limite de Fresnes et d’Antony (le château était sur le territoire de Fresnes, le parc sur celui d’Antony), le château de Berny est aujourd’hui détruit dans sa majeure partie. Il voit le jour à la fin du XVIe siècle, sur une seigneurie détenue par une famille de parlementaires, les Brûlart de Sillery.
Au XVIIe, quelques modifications sont apportées au bâtiment initial par l’architecte Clément II Métézeau (1581-1652). François Mansart (1598-1666), architecte alors débutant, est ensuite chargé par Pierre Brûlart de transformer le château. Mansart conserve les pavillons latéraux, surélève la partie centrale, et adoucit les angles intérieurs de la façade par des colonnades en quart de cercle. Il ajoute au nord-est un pavillon dans lequel se trouve un escalier.
Mais Pierre Brûlart ne semble pas, pour des raisons financières, avoir pu mener à terme les travaux entrepris par Mansart. En 1646, le château est vendu à Pomponne de Bellièvre (1529-1607), Président au Parlement de Paris. Le parc, aménagé avec des parterres à la française, des bosquets, des fontaines et des espèces rares d’arbres fruitiers fait l’admiration des contemporains.
Le Président Bellièvre réunit à Berny les grands noms de la Fronde, qui s’est déclarée en 1648. Il vend en 1653 le château à Hugues de Lionne (1611-1671), diplomate et ministre de Louis XIV, négociateur de la Paix des Pyrénées. Le ministre y organise de nombreuses fêtes et y reçoit, en 1676, les ambassadeurs du Siam en route pour la capitale.
Le château est, vers 1685, revendu, par le fils d’Hugues de Lionne à l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Le domaine devient alors une maison de campagne pour les abbés.
Louis de Bourbon-Condé (1709-1771), comte de Clermont, y réside pendant trente ans entre ses campagnes militaires et son service à la Cour, en tant qu’abbé commendataire*(ce terme désigne un ecclésiastique qui détient un bénéfice tel qu'abbaye, prieuré, etc.) (Louis de Bourbon-Condé devient abbé de Saint-Germain-des-Prés en 1737).
Berny est vendu comme bien ecclésiastique à la Révolution. Il sera démoli progressivement à partir de 1808 et le parc, transformé en haras au XIXe, loti en 1905.
Seul subsiste, rue Jules Guesde à Fresnes, un pavillon du château datant du XVIIe et dû à Mansart.
La maison de François Molé (1 rue des Sources)
(Inscription M.H. partielle en 1974)
C’est dans la première moitié du XVIIIe siècle que la demeure de villégiature de François Molé (1734-1802), acteur célèbre, est édifiée. L’acteur débute à la Comédie française le 7 novembre 1754 et devient doyen de l’institution de 1786 à sa mort. Il remporte de grands succès, jouant jusqu’à 126 rôles. Les écuries sont probablement construites dans la seconde moitié du siècle. Une trace de cette demeure est fournie par les plans d’époque. Le cadastre napoléonien en est une nouvelle preuve.
Le comédien vient régulièrement prendre du repos à Antony et agrandit sa propriété par l’achat de plusieurs terres. Certains auteurs indiquent l’emplacement du parc qui, précisent-ils, s’étend au sud « jusqu’au ruisseau des Godets et à la rue des Hautes-Bièvres, au lieu-dit «le Paradis » ». Le tombeau érigé par sa fille est encore visible au bout de la rue Roger-Salengro, ex-rue des Basses-Bièvres , permettant à Molé de dire qu’il est « au Paradis » en dépit de la mauvaise réputation faite aux acteurs…
La demeure est démolie en 1815 et remplacée par un autre bâtiment dans le troisième quart du XIXe siècle. Le portail d’entrée resté en place date de cette époque. Les communs où étaient établies les écuries sont également conservés. Les dessus de fenêtre de la façade des écuries comportent un décor présentant des têtes d'animaux.
La manufacture royale de cires et de bougies
14 avenue du Bois de Verrières (anciennement « voie chartraine ») et 49 avenue de Châtenay
(Inscrit partiellement M.H. 10 avril 1929)
En 1702, Péan de Saint-Gilles fonde la manufacture de cire (Manufacture d’Antony « pour le blanchissage des cires et la fabrique des bougies »). L’institution, détentrice du monopole de la fabrication des chandelles pour Versailles, est alors très prospère, comme le souligne un auteur contemporain : « La Manufacture d’Antony, quoique d’établissement nouveau est devenue la plus florissante du royaume … ». Erigée au rang de manufacture royale en 1719, elle constitue une importante propriété, ainsi décrite, en 1789, par Charles Trudon, devenu propriétaire en 1737 :
«Une maison servant à l’exploitation de la manufacture royale de cire, contenant environ dix-huit arpents, laquelle est entourée de murs et en partie fermée d’une haye vive avec fossés » ainsi que « des bâtiments servant de magasins et laboratoire ». Un auteur du XVIIIe siècle, Savary des Bruslons, en donne également une intéressante description dans son Dictionnaire Universel, évoquant « demeure du maître et chapelle, jardins, eaux et statues, allées, quinconces et vue panoramique sur les environs ».
Utilisant les produits de l’apiculture, comme l’atteste encore un écusson sur lequel une inscription latine mentionne que (les abeilles) « travaillent pour Dieu et le Roi », la fabrique n’emploiera pas moins de soixante-dix ouvriers, à l’époque plus tardive de Charles Trudon.
Peu de bâtiments survivront à l’épreuve du temps mais certains demeurent toutefois : les communs et la ferme, un bâtiment à charpente en coque de bateau retournée, et une maison dont le toit à la Mansart supporte une petite tour carrée où est placée une horloge, la Trudonne, offerte par Madame Trudon aux ouvriers.
En 1890, les sœurs de Saint-Joseph de Cluny s’installent dans l’un des bâtiments de la Manufacture. Elles font édifier l’actuel bâtiment conventuel. Une chapelle est construite en 1930 par l’architecte Hardy à la place de l’ancienne.
La maison de maître est détruite entre 1810 et 1842 et remplacée par un bâtiment appartenant à la famille Trudon. Une petite fabrique de jardin est construite. Le parc est vendu en 1961 et des immeubles collectifs installés sur le site.