Nombre des épisodes historiques d’Antony sont liés à sa dépendance envers l’Abbaye Saint-Germain-des-Prés. Outre les événements précédemment évoqués, le bourg va se trouver, après avoir bénéficié d’un bel essor aux XIIe et XIIIe siècles, mêlé aux graves troubles de la guerre de Cent ans qui débute vers le milieu du XIVe siècle.
Ce conflit avec l’Angleterre entraîne dans la région ravages et destructions, d’autant que la situation d’Antony, entre Paris et la place forte de Montlhéry, facilite le passage des troupes et des armées. Aux dommages de la guerre s’ajoutent la famine et la peste de 1348 qui contribuent à dépeupler la région. La mortalité est alors si forte qu’un deuxième cimetière doit être ouvert.
La région n’est pas épargnée non plus par la lutte entre Armagnacs et Bourguignons. En 1413, les textes décrivent les Bourguignons, alliés des Anglais, et les Armagnacs, partisans du roi de France, commettant toutes sortes d’exactions dans les environs de Paris. Appauvri et dépeuplé, comme tous ses voisins, le bourg d'Antony va pourtant se relever dès la fin du XVe siècle et retrouver petit à petit sa prospérité. Témoin de cette vitalité nouvelle, l’instauration par François 1er, en 1545, de deux foires annuelles, ainsi que d’un marché hebdomadaire.
Mais l’embellie est de courte durée et Antony se voit à nouveau plongé dans la tourmente des guerres de Religion (1562-1598). Au début de ce conflit, la ferme de l’Abbaye est incendiée, tandis que l’église subit d’importants dommages. Les troupes ravagent la région parisienne pendant près de trente ans.
Un sursaut d’énergie permet cependant aux habitants d’Antony, avant qu'un nouveau conflit ne vienne une fois de plus mettre à mal leur territoire, de restaurer leur église, consacrée en 1601, et de reconstruire la ferme de l’Abbaye vers 1622.
Mais la Fronde n’épargne pas le village qui se trouve bientôt pris en tenaille entre les troupes du roi et l’armée de Condé. Pillage et famine due aux intempéries de l’année 1652, éprouvent durement les habitants, tandis que la bataille du Pont d’Antony fait vingt morts le 28 janvier 1649.
En ce XVIIe siècle, la physionomie du bourg change : les paysans vendent de petites parcelles de terres, de grandes propriétés se constituent et des maisons de plaisance sont construites par des Parisiens. Antony devient aussi ville de villégiature. La tradition veut que La Fontaine et Charles Perrault y aient fait des séjours estivaux.
La Révolution amène la constitution, en 1790, de l’assemblée communale. C’est au moment de la Terreur, en 1792, que l’église est saccagée. La châsse contenant les reliques de Saint Saturnin et les objets du culte sont brûlés Place du Carrousel ; tandis qu’en 1793-1794, le village subit une terrible disette. Les propriétés religieuses et celles des nobles sont à cette époque vendues comme biens nationaux. Elles sont rachetées à 70% par des bourgeois de Paris. Une manufacture de cire qui deviendra manufacture royale, est fondée en 1702.
Les événements de 1870 vont à leur tour causer de lourds dommages. Les Prussiens occupent le village pillant et saccageant les maisons.
La guerre de 1914-1918 entraîne une fois de plus de lourdes pertes dans le bourg : le nombre des morts (196) et des prisonniers (682) dit assez combien la période est difficile.
En 1940, l’exode est massif : 7000 Antoniens demeurent sur 19 000. En revanche, des habitants de Paris fuyant vers le sud occupent la ville, y trouvant un refuge provisoire. 8000 prisonniers de guerre sont par ailleurs détenus par les Allemands à la Croix-de-Berny pendant quelques semaines. Enfin, en 1944, la ville est libérée par la deuxième division blindée du général Leclerc.
L’après-guerre voit la prospérité revenir et la population s’accroître. Déjà amorcé au XIXe siècle avec la multiplication des lotissements et des zones pavillonnaires, le développement de la ville se poursuit avec la construction d’immeubles à plusieurs étages. Au début des années 1960, la population double, passant de 25000 à 50000 habitants avec l’arrivée des rapatriés d’Algérie. Accompagnant cet essor de population, l’extension des activités industrielles est forte (industrie électronique, imprimeries, petite mécanique, etc.).
Antony accède en 1967 au statut de sous-préfecture du département des Hauts-de-Seine.
L'accroissement démographique ultérieur est considérable : en 2009, la ville comptait 61393 habitants. En parallèle, équipements sociaux et culturels, centres de loisirs, voies de communication sont venus peu à peu changer le visage du bourg à vocation maraîchère en grande ville de banlieue. Reste, au cœur de la dynamique agglomération, la petite église Saint-Saturnin pour témoigner de l’ancienneté et de la riche histoire du bourg initial.