Le diagnostic réalisé sur une surface de 18 737 m², dans le cadre du projet d’aménagement affectant le parc de Tourvoie avait pour objectif premier de documenter une parcelle riveraine du Ru de Rungis, affluent de la Bièvre.
Ce cours d’eau, qui délimite les communes d’Antony et de Fresnes, souligne par ailleurs l’une des frontières entre les Hauts-de-Seine et le Val-de-Marne, au Nord. On notera ainsi que les rives septentrionales du Ru de Rungis livraient déjà des indices de fréquentation néolithique, quand les abords méridionaux demeuraient inédits. Tout au plus pouvait-on replacer cette zone d’étude dans le domaine du château de Tourvoie, détruit au XVIIIe siècle, et dont seule témoignait encore lors de l’opération une fosse de plantation d’arbre.
Cette opération aura pour l’essentiel permis de préciser la morphologie originelle de la parcelle étudiée, d’en déceler les traces d’occupation les plus anciennes conservées et d’en proposer un schéma d’altération. De fait, si la zone semble avoir été occupée dès le Néolithique, seuls les vestiges les plus profondément ancrés dans le sol demeurent en place. Outre les derniers décimètres d’une vaste zone d’extraction de limon, le contexte privilégié de découverte des éléments mobiliers correspond en effet à un niveau de colluvions, lui-même entamé par les remaniements récents du terrain. Il apparaît ainsi qu’une occupation néolithique se développait probablement sur ce versant sud du Ru de Rungis, altérée dans un premier temps par des phénomènes érosifs naturels puis définitivement occultée par l’activité contemporaine. Les terrains, inclus dans l’enceinte du CEMAGREF, ont en effet servi de zone de test pour engins agricoles, notamment en termes de labours profonds et de résistance mécanique des engins.