Le monument commémoratif de la Défense de Paris
Afin de commémorer la résistance des Parisiens durant le siège de 1870-1871, le Conseil général de la Seine décide, le 30 novembre 1878, l’érection au rond-point de Courbevoie d’un monument allégorique. Revenu à son emplacement initial, on peut toujours le voir aujourd'hui.

Le concours pour l'érection du monument commémoratif, auquel cent artistes participent, dont notamment Auguste Rodin et Gustave Doré, récompense le 31 mai 1879, le projet présenté par Louis-Ernest Barrias (1841-1905). Ce dernier s’était engagé dès le début du conflit et avait enduré les épreuves du siège de la capitale. Le groupe, coulé en bronze, représente les trois figures qui symbolisent la défense de Paris : une femme vêtue de l’uniforme de la garde nationale, appuyée sur un canon et tenant un drapeau idéalise la ville de Paris, les défenseurs prennent les traits d’un jeune mobile armé de son chassepot et de l’autre côté du monument, une fillette prostrée qui, par son expression triste et son apparence misérable, personnifie les souffrances de la population civile.
En dépit du peu de publicité faite dans la presse, le 12 août 1883, la foule, estimée à plus cent mille personnes, converge vers le rond-point de Courbevoie afin de participer à l’inauguration de la statue. En l’absence du président de la République et du président du Conseil, le gouvernement est représenté par Waldeck-Rousseau, ministre de l’Intérieur.
La cérémonie débute à 16h00 par vingt-et-un coups de canon tirés du Mont-Valérien et le voile qui recouvrait la statue tombe. La musique de la garde républicaine joue la Marseillaise, puis des cris de « Vive la république ! Vive Paris » montent du public. Après le discours de Barthélémy Forest, président du Conseil général, qui rend hommage au patriotisme des combattants et au courage héroïque des parisiens assiégés, l’inauguration s’achève par un défilé. Après les régiments d’infanterie, d’artillerie, de cavalerie et des unités de pompiers des communes suburbaines voisines, se présentent les soixante-trois sociétés et corporations ouvrières conviées à cette inauguration.
Après le départ des autorités, le public peut enfin s’approcher du monument, placé au centre de la place et qui est installé sur un socle de granit, entouré par une grille en fer, ornée d’une lanterne à gaz aux quatre angles.
Déplacé au milieu des années soixante lors des travaux d’aménagement du quartier de la Défense, remisé durant de nombreuses années près du boulevard circulaire, le monument est rétabli à son emplacement initial le 21 septembre 1983 lors de la commémoration du centenaire de son inauguration.

