Nouvelles demeures bourgeoises du début du XIXe siècle
Au début du XIXe siècle, de nouvelles constructions apparaissent, pour la plupart sur les anciens domaines nobiliaires. Ces nouvelles demeures s'adressent à de riches bourgeois ou aux élites des différents régimes politiques que la France traverse jusqu'aux années 1860-70.
Il s’agit encore de vastes demeures et de grandes propriétés, comme en témoigne une nouvelle maison de campagne située au sud du bourg, le long de la rue de Paris et sise sur les vignes de l’ancienne propriété d’André Legrand, receveur général des finances sous Louis XIII. Le dessin de cette propriété est visible sur la Carte de l’État-major des environs de Paris (fig. 1) réalisé entre 1818 et 1824. En 1853, elle appartient à Monsieur Wallerand qui la vend par devant Me Ménelotte, notaire. L’acquéreur, Julien Gallé, fervent Saint-Simonien, souhaite aider ses concitoyens à se loger. Il aura pour objectif de lotir la propriété par le biais d’une coopérative immobilière.
La propriété correspondant au château principal de la reine Henriette subit un autre destin. Après sa disparition au début du XIXe siècle, sur le terrain au sud de l’ancien château, est érigée une maison (présente dans le cadastre de 1853) qui correspondrait à celle acquise par le banquier Jean-Joseph Henrotte, et dont une photo nous est parvenue. Elle sera détruite à son tour après 1913.
Philippe d’Orléans céda la propriété dite le « Petit château d’en bas », à la fin du XVIIe siècle, à Alexandre Milon, maître des requêtes et chef du Conseil de François-Louis de Bourbon, prince de Condé. Elle passa ensuite dans les mains de plusieurs membres de la haute noblesse de robe, dont l’héritier désigné de Milon, Jean-Baptiste de Machault, contrôleur général des Finances en 1745 et garde des sceaux en 1750. Ce domaine appartient ensuite au baron Leroy, agent de change anobli par Louis XVIII, et sera démantelé en plusieurs lots à la succession de celui-ci, en 1850 .
À partir du milieu du siècle, grâce à l’arrivée du train, s’érigent parfois côte à côte ateliers et demeures bourgeoises. Exemple de cette démarche qui annonce des temps nouveaux, la propriété Guerlain, construite vers 1860 dans le prolongement du bourg par l’architecte Théophile Raban, au 18 rue Ménelotte. La maison de campagne de cette célèbre famille de parfumeurs est encore visible. Sa localisation était liée à la présence des ateliers et des laboratoires de l’entreprise, situés avenue Ménelotte, rapidement disparus. Une autre fabrique fut construite par la famille en 1893 à côté de la gare de marchandise de Bécon-les-Bruyères.