Le patrimoine rural de l'ancien bourg
La ville de Colombes a pu conserver une partie de son patrimoine rural. Au cœur de l’ancien village quelques maisons de bourg et quelques fermes issues de l’Ancien Régime ou des débuts du XIXe siècle sont parvenues jusqu’à nous.
La forme du village
L’organisation du village aux XVIIe et XVIIIe siècles peut être observée sur les plans anciens, notamment sur le plan anonyme de 1725 (fig. 1) et sur le cadastre dit napoléonien de 1809-1811 (fig. 2 et 4). Une partie de la structure du village datant de cette époque est encore très présente dans le paysage urbain actuel malgré les modifications apportées par les constructions de la fin du XIXe siècle et surtout celles des années 1960. Ces dernières ont remplacé un îlot entier au cœur du bourg. Certaines maisons actuelles du centre bourg occupent néanmoins des emprises identiques à celles de l’Ancien Régime, comme il est possible de le constater en comparant les photos aériennes et les plans anciens. En particulier les figures 2 et 3, et les figures 4 et 5.
L’extrait de l’orthophotoplan (figure 6) illustre un îlot mixte où patrimoine ancien et constructions récentes cohabitent.
Le bâti
Plusieurs bâtiments de ferme et maisons de bourg datant de l’Ancien Régime ou du début du XIXe siècle sont toujours visibles, notamment autour de la rue Saint-Denis. En termes de morphologie urbaine, cet ancien habitat rural est caractérisé par la hauteur assez faible des constructions et par l’implantation vernaculaire. En témoigne la présence d’impasses et de venelles comme la venelle du Village, le passage de la Tourelle, l’impasse de la Croix-de-fer ou encore l’impasse Lambert, qui desservent des constructions très enchevêtrées regroupées en îlots.
Des éléments caractéristiques du passé rural sont également perceptibles dans l’architecture, comme les portes-cochères ou les ouvertures du second étage correspondant aux anciens greniers ou granges. Ces ouvertures, placées tantôt en pignon tantôt en lucarne, étaient dotées d’un moyen de levage comme une poulie pour l’entreposage des marchandises (numéro 35 de la rue Saint-Denis au fond de la venelle). Dans les venelles, quelques pierres chasse-roues sont encore visibles comme à l’entrée de l’impasse Lambert. Ces bornes protégeaient les constructions des dégâts que pouvaient occasionner les carrioles.
Les anciennes fermes et maisons de bourg encore présentes ont subi d’importantes modifications, soit du fait du développement des commerces en rez-de-chaussée, soit du fait des rénovations modifiant leur aspect et leur style. Des détails caractéristiques permettent toutefois de les reconnaître. On peut retrouver ces fermes et ces anciennes maisons de bourg le long de la rue Saint-Denis et dans les rues adjacentes :
- Les anciens corps de ferme en cœur d’îlot situés du 27 au 35ter rue Saint-Denis (venelle).
- La maison située à l’angle du 38 rue Saint-Denis et de la rue des Glycines qui est une ancienne ferme. L’élégante ferronnerie du balcon situé sur la façade témoigne de l’évolution du bourg en lieu résidentiel.
- En face, l’allée de l’ancienne Grange, qui conserve des bâtiments anciens, conduit à la place Chavany, aménagée récemment dans le respect de la physionomie du bourg. On peut remarquer d’anciennes bornes à motif de fleurs de Lys au bout du passage de la Tourelle qui débouche sur cette place.
- Entre les numéros 50 et 62 de la rue Saint-Denis, des maisons sont dotées de portes-cochères donnant accès à des cours intérieures, comme aux numéros 56 ou 59.
- L’alignement de maisons de bourg du 2 au 6 rue Labouret, dont le bâtiment d’angle présente un toit à la Mansart. Les numéros 4 à 6, plus récents, témoignent de l’architecture précédant l’urbanisation de la fin du XIXe siècle.
- L’impasse de la Croix-de-fer avec les maisons de bourg des numéros 115bis et 117. À noter également la présence, en face de ces maisons, d’anciennes structures bâties reprises dans le mur de la nouvelle maison de village.
- L’alignement sur rue du 139 au 159 rue Saint-Denis qui associe bâtiments de ferme et élévations ordonnancées aux proportions harmonieuses. Les imposantes portes-cochères, destinées autrefois au passage des charrettes qui ramenaient les récoltes, sont visibles aux numéros 139 et 157. Le numéro 159 présente un caractère bien ordonnancé et une facture classique qui pourrait être liée à la proximité de l’ancien château.
- Enfin l’impasse Lambert - voie privée - est dotée à son entrée de très anciennes bornes chasse-roues. Elle abrite un jardin discret et un ancien atelier de briques du XIXe siècle.