Le retour des cendres de Napoléon
Le rapatriement de la dépouille mortelle de l’Empereur se déroule entre juillet et décembre 1840. Le long trajet maritime puis fluvial depuis l’île de Sainte-Hélène prend fin à Courbevoie, où débute la dernière étape vers les Invalides.

Napoléon meurt à Sainte-Hélène le 5 mai 1821. Une disposition de son testament indique notamment : « je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine au milieu du peuple français que j’ai tant aimé ». Les premières tentatives pour le retour de son corps sont entreprises dès le début de la monarchie de juillet. En 1840, Thiers transforme ce vœu populaire en opération politique. Le projet, accepté par Louis-Philippe est adopté par la Chambre des députés le 26 mai.
L’expédition, conduite par le prince de Joinville, fils du Roi, quitte Toulon le 7 juillet à bord de la frégate La Belle-Poule et arrive le 8 octobre à Sainte-Hélène. Le corps de l’Empereur, déposé dans une chapelle installée dans l’entrepont, retrouve la France le 30 novembre lorsque le navire mouille dans la rade de Cherbourg.
Le cercueil est chargé sur le Normandie puis transféré sur La Dorade qui remonte la Seine de Rouen jusqu’à Courbevoie. Le trajet s’effectue dans la ferveur et dans l’enthousiasme populaire tout en respectant le protocole solennel voulu par le gouvernement.
Le pont de Neuilly est décoré d'une colonne de 45 m de haut, surmontée d’un globe et d’un aigle impérial, ainsi que par une pyramide portant la mention : « la commune de Courbevoie à l’Empereur Napoléon ». Le gouvernement, de son côté, a fait ériger un temple gréco-romain où sera organisée la veillée funèbre.
La cérémonie commence le 14 décembre et se poursuit toute la nuit. Se reforment alors des bivouacs par une cohorte de vétérans de la Grande Armée qui veillent leur Empereur.
Le 15 décembre à 5h du matin, François Bouchy, curé de Courbevoie, donne l’absoute. Puis le cercueil, placé sur un gigantesque char funèbre, arrive aux Invalides où il est accueilli par le Roi qui assiste à un long service religieux.
Le port de Courbevoie, lieu du débarquement prit, de 1840 à 1870, le nom de « port Napoléon ». Aucun des décors de cette cérémonie ne subsiste aujourd’hui. Sous le Second Empire, une statue de Napoléon Ier est érigée sur la butte de Chantecoq ; démontée en 1870, elle est remplacée en 1883 par la statue intitulée « la Défense de Paris ».
Une stèle ornée d’un aigle provenant des Tuileries, inaugurée en 1940 à l’emplacement présumé du débarquement est toujours visible, place Napoléon Ier. Déplacée en raison des travaux de la Défense, seul l'aigle provient du monument d'origine.
Le retour des cendres de Napoléon
![Le corps de Napoléon rendu à la France [A Sainte-Hélène]. 2Fi2/ 27](../../../../../fileadmin/archives/personnages/Napo_et_josephine/R_002Fi2_0027_01.jpg)