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par ses enfants «Lamain enchantée » .
Outre les chantiers d'envergure que
sont Saint-Maximin de Metz et la re-
mise en place de la coupole Charras
des magasins du Printemps, son œu-
vre civile est importante : les com-
mandes obtenues proviennent d'ins-
titutions telles que le Cercle national
des Armées, l'Office international des
épizooties, des sociétés propriétaires
d'immeubles et des copropriétés ou
encore des demandes de particuliers.
Louis, dernières crÉations
Dernier maillon de cette chaîne, Louis
Brière donne à l'atelier un statut de so-
ciété«Atelier Brière» lorsqu'il reprend
la direction de l'entreprise en 1995.
Le caractère familial ne disparaît pas
pour autant et c'est toute une famille
qui, pendant un temps, met en com-
mun ses compétences. Élevés, comme
leur père et leur grand-père, dans les
ateliers de Levallois où les odeurs de
plombautant que les pucesdeverreont
peuplé leur enfance, Louis et ses sœurs,
aidés par leurs parents, perpétuent ce
savoir-faire.
La production de l'atelier est essentiel-
lement civile, restaurationd'immeubles
oudebâtiments parisiens, commandes
d'architectes oude simples particuliers.
« Un vitrail est un tableau
dont surgit la lumière
du soleil transfiguré
par le génie de l’homme.
De nos cathédrales à
nos maisons, chacun
a pu croiser ces émotions
de couleurs. »
M -A B
© Cliché Danielle Minois
© Cliché Danielle Minois
Cependant il faut noter la création de
verrières pour plusieurs synagogues et
celle du siège de la Grande Loge de
France à Paris. Sans oublier les copies
du vitrail de la société Hermès, origi-
nal acheté en 1898 lors de la dispersion
des objets du café Riche et dont l'en-
treprise de luxe demanda des ré-
pliques pour toutes ses succursales.
Mais les chemins se séparent et mal-
gré le bon fonctionnement de la so-
ciété « Atelier Brière » et la qualité du
travail proposé, Louis Brière doit
fermer l'atelier en 2005.
Ce sont ainsi quatre générations de
maîtres verriers qui ont traversé les
cent vingt dernières années au service
du vitrail.
Des verrières des résidences privées, il
ne restemalheureusement que peu de
témoignages. Nécessité de la moder-
nité, goûts nouveaux, transformations
et destructions ont eu raison de ces
éléments du décor d’un temps.
Certaines réalisations civiles de plus
grande ampleur subsistent encore au-
jourd'hui. Parmi elles les coupoles du
magasin du Printemps à Paris symbo-
lisent le lien entre les générations
Brière, car tous y ont participé utilisant
les différentes facettes de leur art : exé-
cution initiale, reconstruction, répara-
tions, remontage, entretien…
Enfin, restent de nombreux vitraux
éclairant des édifices religieux en Île-
de-France et enNormandie. Aux styles
multiples, ils sont ainsi de véritables
reflets de leur époque.
un hÉritage coLLectif confiÉ
aux archives
Soucieux de préserver le savoir-faire
d'unmétier et la richesse d'un art, la fa-
mille Brière confia au Département
desHauts-de-Seine ses archives et un
exceptionnel ensemble graphique de
dessins de vitraux.
Conséquence positive d'un drame, le
dossier élaboré pour l'indemnisation
de l'incendie de 1897 permet de
reconstituer l'organisation de l'atelier :
inventaire du matériel, énumération
Détail d’une
des verrières
des escaliers
monumentaux,
cliniques Saint-
Charles, Montpellier
Emile Brière.1938.
Émile Brière
dessiné par
Delaruelle. 1961.
Collection
particulière.
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