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Art du vitrail
Levallois
région parisienne –citons dans notre
département certaines verrières de
Saint-Étienned'issy-les-Moulineaux ou
de Saint-Justin de Levallois remplacés
depuis par ceux de son filsMichel.
Le second conflit mondial apporte de
nouveaux travaux. Expert agréé par le
ministère de la Reconstruction, Émile
Brière, en collaboration avec son fils
Michel, redonne leurs vitraux à de
nombreuses églises de l'Orne tou-
chées par les destructions liées au
Débarquement.
Comme un passage de flambeau, le
programme de restauration de l'église
Saint-Maximin de Metz, édifice éga-
lement sinistrémais dont la restaura-
tion ne commence qu'en 1960, voit
travailler ensemble Émile Brière, dont
ce sera le dernier chantier - et son fils
Michel.
La réalisation des vitraux du chœur de
Saint-Maximin, sur des cartons de
Jean Cocteau, reste un des défis les
plus marquants pour les maîtres ver-
riers : travail «d'interprétationverrière»
des dessins dupeintre-poète, recherche
des 120 tons différents, extrême frag-
mentation. Le père conseille le fils à
qui incombe l'exécution et l’assem-
blage des milliers de morceaux de
verre qui composent ces verrières.
micheL, « La main enchantÉe »
Michel Brière (1925-2009) n'était pas
destiné à prendre la direction de l'en-
treprise, mais des circonstances fami-
liales le conduisent à œuvrer avec son
père dès la fin de la Seconde Guerre
mondiale.
Une fois encore la marche du temps
modifie la société et par là même un
certain art de vivre contraignant à re-
chercher une nouvelle clientèle.
Lorsqu'il reprend l'atelier en 1965,
Michel Brière est contraint d'apporter
de nouvelles méthodes de gestion.
Sauf en de rares occasions, il prend à
sa charge toute la partie artistique.
Dessinant lui-mêmemaquettes et car-
tons, il cumule également les métiers
de peintre sur verre, coupeur,monteur
et poseur, secondé par un ouvrier et
par sa femme Marie-Annick, experte
dans le choix des couleurs. Ses talents
de dessinateur et de coloriste alliés à
sa fierté du métier le font surnommé
«
J'ai cherché, malgré le réseau des plombs,
à créer une "coloration" qui amène à
une atmosphère essayant d'atteindre les sens.
Comme un son peut exprimer la douleur,
la peine ou la joie - choc émotionnel.
»
M B
La PremièreGuerremondiale ébranle
le dynamisme de l’entreprise et, lais-
sant place à une société nouvelle,
bouleverse lesdemandesde la clientèle.
ÉmiLe, « Le gardien des tradi-
tions »
Au « bâtisseur » succède sonfils Émile
(1892-1965). Formé à l’organisation
rigoureuse de son père et son collabo-
rateur à partir de 1908, il prend la
direction de l’entreprise en 1927.
Contraint par le contexte économique
et social de l’époque, mais également
par goût et talent personnel, il réduit
son personnel et dessine lui-même
maquettes et cartons, aidé d'une colla-
boratrice, M
elle
Payssan, qui accompa-
gnera les générations suivantes. L'ate-
lier n'emploie plus alors que deux ou
troisouvrierspourlemontageetlapose.
il maintient la tradition héritée de son
père de vitraux civils pour des particu-
liers, demandes souvent transmises
par l'intermédiaire d'architectes ou de
décorateurs, mais le temps n'est plus
aux nombreuses commandes privées.
Entre les deux guerres, de grands
chantiers civils alimentent l'atelier
comme le pavillon de la Porte Dorée
lors de l'Exposition coloniale de 1931,
ou les verrièresmonumentales des cli-
niques Saint-Charles deMontpellier.
Cependant sonœuvre est essentielle-
ment religieuse : homme de foi ar-
dente, il réalise nombre de vitraux
pour des églises, chapelles, oratoires
essentiellement en Normandie et en
© Cliché Louis Brière
© Centre André Chastel – CNRS cliché Christian Lemzaouda
Eugène Brière
vers ?E@C.
Collection
particulière.
Maquette
d’une verière
du casino de
Monte-Carlo.
Eugène Brière,
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Collection
particulière.
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