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préoccupant. Sa lisibilité était forte-
ment compromise par ungrandnom-
bre d’altérations optiques (assombris-
sement général dû à la poussière,
jaunissement du vernis, voile blanchâ-
tre dit chancis, etc.). Le premier soin a
été de nettoyer toute la poussière qui
s’était accumulée à la surface de la
peinture aufil des ans. L’étape suivante
était plus délicate. il s’agissait d’alléger
le vernis qui s’était oxydé et opacifié
avec le temps. Pour ce faire, le choix du
solvant a été déterminant. De nom-
breux tests ont été effectués afin de
trouver un produit suffisamment effi-
cace pour enlever le vernis sans pour
autant porter atteinte à la couche pic-
turale sous-jacente. En parallèle s’est
posé le problème de la suppressiondes
nombreux repeints, ces parties de la
peinture retouchées plus ou moins
grossièrement lors de deux précé-
dentes campagnes de restauration et
pour lesquels le choix des solvants a
été, là encore, particulièrement délicat.
À ce stade, les éléments qui pertur-
baient la lecture de la toile ont été
éliminés. Les couleurs étaient ravivées
et les motifs apparaissaient tels que
l’artiste les avait créés. Les restaura-
teurs ont alors pu s’atteler à la réinté-
gration picturale des lacunes, étape
indispensable pour rendre à l’œuvre sa
cohérence esthétique. Elles ont été
comblées par dumastic sur lequel ont
ensuite été appliqués des tons de base.
Puis, la pose de glacis (couches trans-
lucides de couleurs) a permis de réali-
ser des retouches illusionnistes s’inté-
grant à la composition. Un vernis a
enfin été pulvérisé sur la peinture afin
d’en harmoniser le rendu et de la
protéger.
Dernier élément de l’œuvre, le cadre
présentait lui aussi un encrassement
généralisé et des pertes de dorure.
il a été nettoyé, ses lacunes comblées
et redorées.
La restauration du
Saint Jérôme
,
com-
manditée par la ville du Plessis-Robin-
son avec le soutien financier du
conseil général des Hauts-de-Seine,
a assuré la sauvegarde matérielle du
tableau. Mais elle en a également ré-
vélé toute la valeur artistique. La
consultation des archives et des ou-
vrages de référence a permis d’écarter
l’attribution traditionnelle de cetteœu-
vre au peintre Philippe Mercier (1689-
1760). En parallèle, l’analyse de son
style ainsi que le type de support uti-
lisé nous incite désormais à l’apparen-
ter à l’école française de la fin du
xVii
e
siècle, fortement marquée par l’in-
fluence de la peinture italienne. Mais
l’identité de cet artiste demeure encore
unmystère…
n
Article rédigé sur la base du rapport de
restauration de Cathy Croq etAgnès Roze
(support), Anne-Laure Feher et Claudia
Mosler (couche picturale), et de l’atelier
d’encadrementTomanek.
3
Zoom
Le Plessis-Robinson, comme
de nombreuses villes en Île-de-
France, aujourd’hui en pleine
expansion, a d’abord été un tout petit
village, rassemblant quelques
centaines d’âmes autour de son
château et de son église.
De l’église primitive subsiste un
clocher roman de la fin du
XII
e
siècle
ainsi qu’une chapelle du
XVIII
e
siècle.
Du château construit en =@=> pour
Jean Piquet de la Haye, trésorier
général du Roi – qui reçut ici même la
visite de la reine Isabeau de Bavière –
ne restent que les fondations sur
lesquelles sera bâti l’édifice du
XVII
e
siècle. Or, l’orangerie du château,
après une restauration spectaculaire,
s’ouvre à une nouvelle vocation :
l’accueil de manifestations culturelles.
Les tableaux de l’église Saint-Jean-
Baptiste étaient en danger. Ils sont
aujourd’hui restaurés et une étude
de la chapelle est en cours.
Enfin le château – qui abrite la mairie
depuis =B?= – sera la dernière étape
d’un véritable sauvetage mené
contre le temps, en coopération avec
les Bâtiments de France et les
Monuments historiques.
à noter
Une exposition des tableaux restaurés
de la chapelle Saint-Jean-Baptiste sera
organisée par la mairie du Plessis-
Robinson du ?< avril au >A mai ><==
à l’Orangerie
(Rens. : *+../.*+..-.,+
).
deux monumentS-racineS
« Ce tableau s’apparenterait
à l’école française de la fin du
XVII
e
siècle fortement marqué
par l’influence
de la peinture italienne. »
Saint Jérôme
après
restauration
© Claudia Mosler
