HautS-De-SeINe
VIVIer
tHéâtral
Anne France Lanord
Conseiller culturel honoraire
Face à l’attractivité culturelle et artistique de Paris,
la « métropole des Hauts-de-Seine » a su développer
une offre riche et dense.
Le théâtre en est l’aspect le plus spectaculaire. C’est
l’histoire d’une certaine décentralisation théâtrale
amorcée dès les années d’après-guerre.
A
u cours des années 50 se dessine
un vaste mouvement d’éducation populaire et d’ani-
mation socioculturelle. Les jeunes sont principale-
ment visés et les mouvements de Jeunesse sont en
pleine croissance. Ce sont les Maisons des Jeunes et
de la Culture (MJC) qui connaissent un impression-
nant développement encouragé par le secrétariat
d’État à la Jeunesse et aux Sports, en réaction à la vio-
lence urbaine. Toutefois les initiatives sont locales.
Le développement de l’industrialisation et l’essor
démographique favorisent une culture populaire,
ouvrière, parfois régionaliste et souvent militante.
Grandes fêtes, bals, rassemblements où la musique
des harmonies municipales et fanfares tient une
grande place.
Dans le domaine du théâtre, à la Libération, c’est sur-
tout l’État qui est acteur par le biais de l’aménagement
du territoire. Jeanne Laurent, sous-directrice aux Spec-
tacles et à la Musique crée les premiers Centres dra-
matiques dans les régions. Il s’agit d’implanter des
troupes permanentes dont les responsables, tous
hommes de théâtre, sont issus du théâtre ambulant ou
de tréteaux.
L’Île-de-France n’est pas concernée et ne peut compter
que sur les décisions de ses maires. C’est la rencontre
entre un de ces pionniers du théâtre et unemunicipa-
lité prête à l’accueillir qui permet l’émergence d’un lieu
théâtral. C’est ainsi qu’un espace culturel et politique
particulier voit le jour dénommé « la ceinture rouge ».
Il s’étend sur la zone de la petite couronne parisienne
dans laquelle l’implantationdu Parti communiste a été
très forte. Au tournant des années 60, en Seine-Saint-
Denis, dans leVal-de-Marne et lesHauts-de-Seine, des
initiatives municipales sont prises et des théâtres ac-
quièrent une réputationqu’ils ont toujours aujourd’hui :
Aubervilliers, Saint-Denis, Villejuif et aussi Gennevil-
liers, Nanterre…
85
