Vallée de la Culture n°10 - page 93

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Les impulsions esthétiques de cet artiste
précurseur qui accéléra les métamorphoses de l’art
furent enracinées dans le sud des Hauts-de-Seine.
Jean Fautrier fut en effet l’hôte de Châtenay-Malabry
de 1943 à 1964. Cinquante ans après samort,
lemusée du Domaine départemental de Sceaux
lui a rendu hommage.
Fautrier
Jean
vers une
« figuration Libérée »
Un visionnaire reconnu mondialement
Francis Ponge (1899-1988), écrivain et admirateur de
Fautrier, nous a laissé ce commentaire élogieux :
« Il est
le peintre le plus révolutionnaire du monde à ma connais-
sance depuis Picasso... Chacun de ses tableaux s’ajoute à la
réalité avec vivacité, résolution, naturel. S’ajoute : ne la
reproduit pas »
.AndréMalraux, son ami depuis 1928, voyait
en lui
«un peintre qui a pour adversaires beaucoup de peintres,
pour admirateurs la plupart des poètes »
. L’œuvre de Fautrier
fut reçu sous d’autres latitudes. L’importante exposition
consacrée à Fautrier, en 2014, au Japon l’atteste. Du 24
mai au 7 décembre 2014, cette première grande rétros-
pe ive, conçue par Jean-Paul Ameline, conservateur
général honoraire du patrimoine, s’est ainsi déroulée à
Tokyo, Toyota puis Osaka. Reconnu dans ce pays dès la
l
’exposition
Jean Fautrier (1898-1964)
– la pulsion du trait
, présentée du 12 septembre au 14
décembre 2014 au Petit Château du Domaine départe-
mental de Sceaux, s’estassignée l’obje if demontrer son
langage graphique, en partant du corpus dessiné et gravé
de son fonds Fautrier. Le cinquantième anniversaire de
la mort d’un artiste souvent qualifié « d’inclassable »
offrait l’occasion d’un nouvel hommage rendu à cette
donation accordée par l’artiste en 1964 aumusée dépar-
temental. Des prêts d’œuvres de prestigieuses institu-
tions (Musée national d’Artmoderne -Centre Pompidou
-,Musée d’Artmoderne de laVille de Paris, Bibliothèque
nationale de France…) et de colle ionneurs privés ont
complété le propos, centré sur ce trait pulsionnel et
maîtrisé de l’artiste.
Bertrand de Sainte-Marie
Conservateur du patrimoine au musée départemental de Sceaux
Commissaire de l’exposition « Jean Fautrier – la pulsion du trait »
Nu féminin
par Jean Fautrier. 1924.
Carton, collé, pierre noire,
sanguine, 64,7 x 49,3 cm.
Jean Fautrier dans son
cabinet en 1957.
© Imagno / Roger-Viollet
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