Vallée de la Culture n°10 - page 103

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regarder Le paysage
Action-contemplation
Le paysage, quel que soit l’angle par lequel on l’aborde, quel que soit le discours critique qui prétend s’en abstraire, pose
toujours
in fine
l’ordre du visuel comme sa dimension cardinale. En unmot, il n’existe pas de paysage sans son observateur.
Laissons de côté un débat qui voudrait nous convaincre que les choses existent encore, même quand nous ne les regardons
plus. Là n’est pas la question. La question serait plutôt de débarrasser le paysage de ses scories, territoires, écosystèmes,
qui certes ne sont pas sans liens avec lui, mais que l’on ne doit pas confondre avec lui si l’on souhaite en comprendre le sens.
C’est en s’intéressant à son histoire, en se rappelant donc qu’un paysagiste est pendant près de trois siècles un peintre de
paysages et non pas comme aujourd’hui un professionnel de l’aménagement de paysages, que l’on en arrive à considérer
qu’un paysage est la saisie par l’œil en un tout d’une entité (nature, ville) composée et cadrée. Ainsi, aussi bien regarder
des peintures de fragments d’ensembles urbains, que des parties de panoramas bien réels, constituent des expériences
sensibles de découverte dumonde. Lorsqu’il s’agit de la ville industrielle, l’enjeu est d’apprivoiser quelque chose de di cilement
maîtrisable, surtout dans ses débordements
. On peut se reporter avec profit au livre de Claude Eveno
Regarder le paysage
,
Giboulées – Gallimard Jeunesse.
Tour des Raguidelles, Suresnes.
© Stéphane Couturier / CAUE 92
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