Vallée de la Culture n°10 - page 102

hauts-de-seine
Portfolio
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points de repère
Identifications préférées
Les points de repère ont deux fonctions principales : aider un ami, parisien de
préférence, à vous rejoindre lorsqu’il ne dispose ni d’une carte ni d’un GPS ou se
rassurer sur la reconnaissance de choses déjà sues.
Les points de repère que l’on donne aux amis sont généralement de nature très
triviale — comme par exemple une station-service aux formes bizarres et aux
couleurs criardes, sans oublier le nom du pétrolier — parce qu’il ne doit y avoir
aucun doute sur leur identification.
Les points de repère que l’on recherche pour soi-même sont de nature plus
intellectuelle. C’est qu’il s’agit là de trouver une ponctuation de son installation sur
terre. C’est la tentative d’habiter quelque chose par principe inhabitable, puisque
la grande ville est d’abord le lieu des flux, tout le contraire ou plutôt le complément
de la maison qui serait plutôt, elle, le lieu des stocks.
La photo ci-contre, prise des Hauts-de-Seine vers Paris, nous étonne avant toute
chose, car elle télescope en raccourci des références d’habitude célibataires : la
tour de Dubuffet de l’île Saint-Germain, la tour Eiffel et le Sacré Cœur. Elle invite
ainsi à essayer de mieux comprendre leurs distances respectives, c’est-à-dire, en
gros, à remettre les choses à leur place !
Le paysage urbain ?
Il est vrai que la conjon ion des deux mots, paysage
et urbain, semble antinomique et pourtant
La Baignade
à Asnières
de Georges Seurat date de 1883,
L’Avenue de
l’Opéra, effet de neige
de Camille Pissaro, date de 1898,
La Gare Saint-Lazare
de Claude Monet, date de 1877.
…Plus d’un siècle nous sépare de ces trois tableaux que
nous avons vus et revus et pourtant nous semblons avoir
oublié que c’est grâce à eux que nous avons d’abord pu
nous faire une idée duXIX
e
siècle finissant et des débuts
d’un nouveaumonde, celui de la révolution industrielle.
Historiquement, l’attention portée au paysage urbain
commence par le regard des peintres impressionnistes
qui testent les effets de la lumière toujours changeante
sur la naissance et l’étalement incontrôlé de la grande
ville. Comme le paysage naturel quelques siècles plus
tôt, c’est à nouveau le regard des peintres qui devancera
encore l’acceptation ou tout au moins un question-
nement sur la notion des paysages urbains aujourd’hui.
Par ailleurs, sur unplan cette fois existentiel, lorsque nous
sommes en quête d’un futur lieu de résidence, c’est
d’abord le cadre que nous regardons, « l’ambiance
urbaine », que nous considérons alors en tant qu’image
demarque, puis l’image extérieure du bâtiment et enfin
la distribution intérieure du logement. Cette approche,
qui n’est autre que celle du coup de cœur, reflète bien la
nature passionnelle de notre rapport à lamaison. Elle ne
fait que peu de place à la raison analytique, qui en l’occur-
rence tiendra le rôle du discours demaîtrise, justifiant le
choix final par des arguments souvent quantitatifs.
un atLas pour
Les Hauts-de-seine
L
’Atlas des paysages et des projets urbains des
Hauts-de-Seine
a été présenté officiellement jeudi
18 septembre dernier à la préfecture lors du qua-
trième atelier de rencontres préparatoires avec les
communes, institutionnels et associations départe-
mentales. Il est accessible par tous sur Internet.
La convention européenne du paysage, signée à
Florence en 2000, invite les pays européens à
identifier leurs paysages, à analyser leurs caraté-
ristiques ainsi que les dynamiques qui les
modifient, à les qualifier en tenant compte des
valeurs particulières qui leur sont attribuées par
les acteurs et les populations concernées.
C’est un document de connaissance partagée qui
permet d’initier des politiques du paysage à partir
d’informations sur les formes du territoire.
Maîtrise d’ouvrage
: Direction régionale et interdé-
partementale de l’environnement et de l’énergie d’Île-de-
France, Direction régionale et interdépartementale de
l’équipement et de l’aménagement d’Île-de-France, Unité
territoriale de l’équipement et de l’aménagement des
Hauts-de-Seine, Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et
de l’Environnement des Hauts-de-Seine.
Maîtrise d’œuvre :
Michel Collin, paysagiste DPLG,
mandataire de l’équipe constituée avec « Vue d’ici »,
« Atelier TEL et « In folio ».
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