Vallée de la Culture n°10 - page 104

hauts-de-seine
Portfolio
La seine
En souvenir de l’amont
Il se pourrait pour une fois qu’une loi, la loi paysage du 8 janvier 1993, ait précédé le retour d’une sensibilité, l’attrait pour
le paysage du fleuve. C’est par contraste avec la réalisation de la voie rapide Georges-Pompidou, décidée en 1966, qui traverse
la capitale sur près de 13 km, que l’on pourrait se poser la question, car au-delà de son objectif premier, évident pour l’époque,
la gestion d’un flux, il est vite apparu que cette traversée, surtout en nocturne, permettait de profiter d’un véritable travelling
sur le vieux Paris avec la Conciergerie et l’île Saint-Louis en points d’orgue.
Avec la désindustrialisation de ses rives, le point de vue s’est désormais inversé, puisque c’est le fleuve lui-même qui est
devenu le centre d’intérêt, comme en témoignent les nouveaux restaurants qui ont poussé depuis une vingtaine d’années
entre Issy-les-Moulineaux et Rueil-Malmaison. L’aménagement des berges au profit des piétons n’y est pas pour rien, non
plus que l’aura historique d’un des quatre plus grands fleuves français.
On peut ajouter aussi aujourd’hui l’intérêt grandissant pour la « trame bleue », les enjeux de la biodiversité…
Il semble néanmoins plus vraisemblable de mettre en première place l’invitation au voyage que recèle tout cours d’eau,
surtout quand il ajoute l’avantage de se jeter dans la mer, donc de mettre les vagues qui se chevauchent sous nos yeux en
relation imaginaire avec tous les ports du monde. C’est ce que l’on exprime de manière technocratique, lorsque l’on parle
de donner « l’échelle du grand territoire ».
Passerelle de l’Avre, face à la colline de Saint-Cloud. Photo : Olivier Ravoire
© CG92/Olivier Ravoire
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