91
92
Politique culturelle
Au printemps 2011, l’Emporial l’art en jardin, fournit au
musée et jardin Albert-Kahn des portiques en bois afin
de mettre en valeur des photos de Philippe Marinig sur
l’art japonais du Sumo, dans le cadre de l’exposition en
plein air « O Sumo San ».
Un exemple de parrainage réussi : Epson àAlbert-Kahn
La société Epson France a récemment décidé de pour-
suivre son parrainage en nature sur trois ans en fournis-
sant au Département une imprimante haut de gamme
pour la réalisation de Digigraphies commercialisées à
la boutique du musée Albert-Kahn. Ces autochromes
numérisées en haute définition sont imprimées dans le
laboratoire dumusée grâce au procédémis au point par
Epson, la Digigraphie®.
POURQUOI ETCOMMENT
DEVENIR MÉCÈNE ?
Toutes les entreprises ont la possibilité d’apporter leur
contribution et d’affirmer leur engagement culturel :TPE,
PME, grandes entreprises ainsi que fondations.
C’est la chance pour une entreprise de développer une
communication externe et interne véhiculant des valeurs
positives, en lien avec son identité.
Concrètement, la construction d’un partenariat sur me-
sure peut être envisagé, avec par exemple un mécénat
croisé.
Il existe deux formules : un soutien ponctuel et ciblé sur
un projet spécifique (ou sur plusieurs saisons) ou un
soutien dans la durée (ou sur plusieurs actions),
notamment en adhérant au futur club de mécènes, qui
sera mis en place à l’automne 2012 et qui fédérera des
entreprises, notamment des PME.
Suite page 92
chapiteau du Magic Mirror au pied de la Grande Arche.
– La Défense Jazz Festival, sur l’Esplanade en juin, c’est
un succès populaire jamais démenti depuis vingt ans.
Trois objectifs
Cette politique doit faciliter la création de liens forts et
privilégiés entre les acteurs publics et privés, grâce à des
partenariats ambitieux et innovants.
Par ailleurs, ce nouveau type de ressources permettra
de renforcer significativement les moyens du Départe-
ment pour améliorer en permanence les conditions
d’accueil du public sur des sites qui ont de plus en plus
de succès. Ainsi, lemusée et jardinAlbert-Kahn a dépassé
le seuil symbolique des 150 000 visiteurs en 2011 et est
devenu le premier lieu culturel et touristique desHauts-
de-Seine.
Enfin, cette politique s’appuie sur le développement d’une
démarche « responsable » du Département intégrant
une mission sociale, éducative et solidaire forte.
DES MÉCÉNATS
HEUREUX
Total, Saint-Gobain, Emporial l’art en jardin…
D’ores et déjà, plusieurs exemples de mécénat illustrent
ce pacte territorial « gagnant-gagnant ».
En 2011, le mécénat de la société Saint-Gobain finance
la réalisation du catalogue de l’exposition « Madame
Geoffrin, une femme d’affaires et d’esprit » à la Maison
de Chateaubriand (lire l’entretien avec Maurice Hamon
dans le numéro 3 de
Vallée de la culture
)
En 2008, c’est lemécénat exceptionnel de la sociétéTotal
qui permet l’acquisition d’un « trésor national », le
Festin
de Didon et Enée
, le tableau de François de Troy, qui fait
désormais partie des collections permanentes duMusée
de l’Île-de-France au château de Sceaux.
Le
Festin de Didon et
Enée
, de François de
Troy, exposé à Sceaux,
et l’exposition « O sumo
san » de Philippe Marinig
dans le jardin Albert-
Kahn.
© Pascal Lemaître - Musée de l'Île-de-France
© CG92/Olivier Ravoire
i
l peut sembler curieux, de prime abord,
pour un Département de faire appel aumécénat. S’il est
devenu habituel pour un établissement culturel –public
ouprivé –de prévoir, dans ses programmes de rénovation
ou ses grandesmanifestations, le concours financier des
entreprises, ou de s’associer leurs compétences, cette
démarche est encore peu usuelle dans le monde des
collectivités locales.
En ouvrant aumécénat ses programmes culturels, enfin
d’année dernière, le Département des Hauts-de-Seine
s’inscrit donc dans une politique dont il estd’autant plus
difficile de prévoir l’impactqu’elle est à la fois récente et
ne repose sur pratiquement aucun exemple. Ce faisant,
le conseil général trace donc une voie nouvelle. Cette
voie quelle est-elle ? Notre territoire – même s’il s’agit
là d’un état en partie masqué par sa puissance écono-
mique–estune terrede culture, une«valléede la culture»
pour reprendre l’expression de Patrick Devedjian. Cette
« vallée de la culture », nous la voulons ouverte à tous,
accessible au plus grand nombre ; nous la souhaitons de
qualité, nous l’aménageons, nous la rêvons même avec
tous ses acteurs.
Le mécénat voulu par le conseil général s’inscrit dans
cette démarche. Les avantages fiscaux prévus par la loi
Aillagonde 2003 permettent aux entreprises –et aux parti-
culiers – qui le désirent de s’enraciner profondément
dans une terre, de creuser leur sillon et d’y semer pour
les générations futures, pour l’éternité serais-je même
tenté d’écrire si je n’étais pas persuadé de la vanité des
choses.
Nombre d’entreprises l’ont bien compris qui gravent leur
nomau frontond’œuvres de réhabilitationoude création
et sont ainsi assurées, au-delà de leur participation
ponctuelle, de laisser une trace dans l’histoire des arts et,
plus généralement, de la culture. Non pas une trace
évanescente ou théorique, mais un témoignage, mieux
un hommage à la terre dans laquelle elles ont grandi et
prospéré.
Il y a unpeu plus de vingt siècles, Caïus CilniusMaecenas,
politique et ami des poètes, proche de l’empereurAuguste
et qui avait consacré sa fortune à promouvoir les arts et
les lettresmourait à Rome. Chanté et célébré parVirgile,
Properce, Cicéron, Tacite et Horace, il a laissé son nom
à la postérité.
Je ne peux que souhaiter pareille augure auxmécènes qui
s’engageront aux côtés du conseil général pour la culture
dans les Hauts-de-Seine…
christian dupuy
SEMER POUR
L’AVENIR
Christian Dupuy est
vice-président du
conseil général chargé
de la culture, des
animations culturelles
et du tourisme.
© CG92/Willy Labre
« Cette “vallée de la culture”, nous la
voulons ouverte à tous, accessible au plus
grand nombre ; nous la souhaitons de
qualité, nous l’aménageons, nous la rêvons
même avec tous ses acteurs. »
