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Hauts-de-Seine

Yvelines

La Révolution

a mis en vente

les immenses

propriétés

ecclésiastiques

et nobiliaires :

la plupart des

châteaux

et couvents

tombent en ruine,

les parcs

et réserves

de chasse sont

peu à peu lotis.

Banquiers,

fournisseurs

aux armées,

spéculateurs

préfèrent des

demeures

plus modestes

et à l’entretien

moins onéreux.

Les industriels

profitent des

terrains libérés

pour bâtir

de nouvelles

manufactures.

Celles qui ont

le plus besoin

de l’eau du fleuve

sont les plus

polluantes et

les progrès rapides

de la chimie

multiplient les

procédés : en aval

de Javel et

Grenelle, sites

pionniers,

apparaissent

fabriques

de soude (Issy),

« blanchisseries »

de chlore

(Courbevoie),

usines de sel

ammoniac (Clichy),

ateliers de

fabrication

de l’acide

sulfurique comme

d’immenses

tanneries.

(Comme celle

aux 548 fosses

construite en 1794

par l’industriel

Seguin sur l’île

qui portera

son nom.

Une usine qui

Tout fumant, un étrange navire remonte la Seine. Parti

de Londres le 9 mars 1816, où il a été acheté par un trio

d’entrepreneurs français, l’

Élise

est le premier navire

à vapeur à traverser la Manche, à accoster au Havre le

18 puis à Rouen et, parti de là le 25, continuer jusqu’à Paris

où il salue le 29 les Tuileries et le roi Louis XVIII de

quelques salves d’artillerie. La vapeur qui assure

« en toute

saison une navigation heureuse et continue malgré la crue

des eaux en hiver »

et

« leur diminution en été »

met fin au

halage : tout le système fluvial traditionnel est à repenser.

C’est l’ingénieurAntoine Poirée qui trouvera la solution :

plutôt que créer des canaux le long des fleuves, autant

canaliser directement ceux-ci avec des barrages à aiguilles

(lesmadriers en travers du courant) qui laissent passer

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le flot mais élèvent le niveau des eaux tandis que les

navires empruntent des écluses

contigües. Ce qui

permet à la fois d’augmenter le tonnage des bateaux et

d’assurer un trafic constant tout au long de l’année.

Premier essai sur la Seine àBezons, en 1840, qui supprime

le dangereux pertuis de la Morue. Onmodernise égale-

ment grâce à la vapeur les vieux systèmes hydrauliques

comme la

Machine de Cécile et Martin

(deuxième

machine de Marly).

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traduit le

changement

d’échelle : en 1795,

elle emploie déjà

300 personnes,

traite 103 000

peaux de bovins,

veaux et chevaux).

Ce nouvel

environnement

ne fait pas le

bonheur des

riverains, encore

très ruraux : la

municipalité

de Sèvres doit

porter plainte :

« L’air est

tellement infecté

des émanations

des corps pourris

de l’atelier que

les passants sont

forcés de

se boucher les

narines.

Les habitants sont

obligés de se

claquemurer

dans leurs maisons

pour ne pas être

empestés.

Dans ces temps

de disette,

les productions

de leurs jardins

sont attaquées

par des essaims

d’insectes

renaissant chaque

jour de

la putréfaction

des corps

cadavéreux ».

Deuxième époque

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