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© The Metropolitan Museum of Art, New-York / Dist. RMN-Grand Palais / image of the MMA

Monet, lui, fait le choix de pousser au second plan le paysage et la scène animée afin de donner davantage

d’importance à la masse d’eau. Son pinceau esquisse les silhouettes – baigneurs à gauche, promeneurs

au centre, clients du bateau-café à droite. Au premier plan, le motif des barques est laissé dans l’ombre

ce qui renforce le jeu clair et vigoureux de la lumière sur les fluctuations de l’eau. Monet expérimente ici

une manière novatrice, désignée en 1874 par le terme « impressionniste ». Il juxtapose de larges traits de

couleur fractionnés chacun en deux tons contrastés pour mieux révéler les sensations immédiates, celles

nées de la lumière légère, dorée, qui danse à la surface de l’eau, et celles venues des profondeurs bleues

et mystérieuses. Monet cherche à restituer la présence mouvante de l’eau.

En 1890, Vincent Van Gogh livre sa propre vision de la Grenouillère, d’une brosse à la fois impressionniste

et tourmentée qu’il charge de couleurs intenses (page suivante).

« Le vrai dessin c’est le modelé avec la

couleur »

, écrit-il à son frère Théo. En effet, l’accumulation de barques semble un motif-prétexte à chercher

de vives oppositions de violet, d’orange et de rouge avec des verts savants, acides, faisant surgir de

cette dynamique des couleurs une harmonie saisissante qui dans la toile unit totalement le monde végétal

et aquatique.

A.B.

La Grenouillère,

@GEH, Claude Monet, huile sur toile, FD x HH cm (Metropolitan Museum of Art, New York)