Mise en page 1 - page 90-91

91
MONTROUGE
Expositions
Pendant trois semaines au mois de février dernier le Beffroi, le superbe
centre culturel de Montrouge, a accueilli l’exposition d’art textile
contemporain, Miniartextil. Mais qu’on ne s’y trompe pas, les formats
mini de l’art raffiné du fil côtoyaient des installations monumentales.
aPRès côme et avant venise, montRouge !
FASCINATION
DE L’INTIME
la créatrice du premier salon deMontrouge voici plus de
cinquante ans, semblaient jubiler. D’autant plus qu’un
espace était aussi consacré à l’artisanat d’art textile et à
un de ses métiers de l’ombre, en l’occurrence celui d’un
créateur dentellier. Jean-Claude Pluchart a travaillé pour
Chanel, Christian Lacroix, Jean-Paul Gaultier, Sonia
Rykiel…et a confié ses collectionsdedessins et ses cartons
aumuséede ladentelledeCaudry (près deCambrai.) Une
lingerie et des ensembles aux exquises esquisses.
Cité des arts visuels
Le succès est là, et Miniartextil a tissé également sa toile
dans la Capitale proche de quelques centaines de mètres
enexportant dans six galeries d’autresœuvres des artistes
participant à l’expo deMontrouge.
Impossible ainsi denepas voir encette citédeMontrouge
le paradis haut-seinais des arts visuels et de la dynamique
de la jeune création. La ville a sa collection d’art contem-
porain, enrichie par l’œuvre qu’elle a primée cette année,
Primavera araba revolucion
de Flavia EleonoraMichelutti,
tissée sans doute au temps des espoirs...
le Beffroi rénové (quelle merveille !) accueille également,
faut-il le rappeler, le salon de Montrouge, « tremplin de
la création » et Jean-Loup Metton, le maire, a impulsé
en 2000 la biennale itinérante de la Jeune Création
européenne.
Hervé Colombet
Depuis 2005, l’exposition italienne fait le détour par
Montrouge.
n
ée il y a vingt-deux ans sur les
rives du lac de Côme par la bonne grâce de deux collec-
tionneurs, Nazzarena Bortolaso et Mimmo Totaro, ce
concours sélectionne des créateurs, en vérité surtout des
créatrices, du monde entier. Les 354 postulants venaient
de 46pays. Des Japonais, bien sûr, où laminiature estélevé
au rang d’art majeur, des Italiens, mais aussi beaucoup
d’artistes d’Europe de l’Est. Les Françaises étaient au
nombre de trois parmi les 54 lauréats. Cette année, le
thème était celui de l’agora. Et aujourd’hui, on sait que la
plus grande agora planétaire n’est autre que la Toile, aux
multiples connexions, ramifications et autres enchevê-
trements.
Mini/maxi
La règle des mini-textiles, la formule magique, c’est un
cube de 20 centimètres carré pour faire régner l’art du fil.
En toutesmatières, naturelles ou industrielles,
«à la croisée
de l’art, du design et de la mode »
. Pellicule à rayon X, tulle
métallique, fil de téléphone tout comme soie, chanvre et
laine. L’art du fil et de la fibre sait brouiller les frontières.
« Les petites œuvres sont le résultat de recherches et de
techniques qui trouvent leur meilleure expression dans l’art
de laminiature »
expliquent les fondateurs. À vrai dire, ces
bijoux textiles provoquent l’émotion, leur fragilité l’atta-
chement, leur intimité la fascination.
Quant aux installations monumentales, les maxi-textiles,
il yenavait neuf àMontrouge, réalisées par des artistes de
renom, IrèneAnton,NahokoKojimaouMahéBoissel. Les
millemètres carrés de la salleNicole-Ginoux, du nomde
De gauche à droite :
Prix Montrouge : Flavia Eleonora
Michelutti,
Primavera araba
revolution
. Plastique, papier, fil
de coton.
Prix Arte&Arte : Laura Mengani,
Transparenza
. Maille tubulaire,
fil d'argent, laque, papier, colle,
perles, fils de soie.
Prix Antonio Ratti : Naoe
Okamoto,
A weed
. Chanvre,
laine, aluminium
Dans les salons
Nicole-Ginoux du Beffroi,
la grande parade des
mini et maxi textiles.
Laura Mengani,
Prix Arte&Arte.
Flavia Eleonora Michelutti,
Prix Montrouge.
Naoe Okamoto,
Prix Antonio Ratti.
© DR
© DR
© DR
© Arte&Arte
1...,70-71,72-73,74-75,76-77,78-79,80-81,82-83,84-85,86-87,88-89 92-93,94-95,96-97,98-99,100-101,102-103,104-105,106-107,108-109,110-111,...
Powered by FlippingBook