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Hauts-de-Seine

Yvelines

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

De CJII à CJJB, l’artiste s’établit à Sèvres où il vit dans le plus grand dénuement avec sa famille, trouvant un

immense réconfort dans la beauté de la nature dont il fixe l’instant éphémère. De sa touche de plus en plus

lumineuse, il exécute « davantage d’œuvres sur Sèvres qu’aucun autre peintre », peut-on lire : « pas moins de

dix-huit toiles du pont de Sèvres, treize de Billancourt, onze de Saint-Cloud et quatre du Bas-Meudon ». La touche

de Sisley traduit les reflets du ciel dans l’eau et s’attache à décrire la Seine dans sa beauté primordiale, bordée

d’arbres, idéalisée, toute trace de modernité étant évacuée... Les expérimentations picturales de Sisley commencent

dès CJID, comme le montre le formidable

Pont à Villeneuve-la-Garenne

que le marchand Paul Durand-Ruel,

visionnaire et défenseur de Monet et Sisley, s’empresse de lui acheter, deux ans avant la première exposition

dédaigneusement qualifiée d’« impressionniste » ! Un amateur d’art éclairé, le baryton Faure, achètera « le Pont »,

à Durand-Ruel, en CJIE. Pendant cette période à Sèvres, Sisley multiplie les vues complémentaires d’un même

site, comme en CJII avec la série du

Pont de Saint-Cloud

. Dans ces douces variations d’un même paysage, Sisley

commence ses toiles par le ciel, prépondérant dans l’espace de la toile. L’artiste part du premier plan pour aller

vers le fond du tableau, et non l’inverse, ce qui donne une dynamique et une profondeur au paysage.

Sèvres aura été une période picturale « heureuse » dont Sisley restitue le visage, celui d’une nature intime et

sereine, par son pinceau délicat en quête des instants de beauté pure.

A.B.

SISLEY, à VILLEnEuVE-La-GarEnnE, SaInt-CLoud, SèVrES…