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Hauts-de-Seine

Yvelines

l

a Seine, avec ses îles, ses berges

et ses coteaux, devient auXIX

e

siècle le site d’élection des

peintres grâce à l’ouverture en 1837 de la ligne de chemin

de fer Paris - Saint-Germain-en-Laye. Camille Corot

revendique l’étude « sur le motif » et, dès 1824, à l’aune

du grand paysagiste Constable, conjugue sa ferveur pour

laNature à sa formationnéoclassique. La lumière devient

l’acteur principal permettant d’évoquer la résonance de

l’air, la brume argentée, l’eau et ses reflets… Dans son

sillage, les paysagistes de « l’école de Barbizon » s’ins-

pirent des expériences chromatiques de Constable et

de celles de Turner qui décompose la vision du paysage

dans la lumière. Autour de 1840-1850, les célèbres barbi-

zonnais,Théodore Rousseau, Daubigny, Corot, Courbet,

Diaz de la Pena, adeptes de la perception directe de la

Nature, ouvrent, en précurseurs, la voie aux Impres-

sionnistes. En 1861, dans

La Seine au Bas-Meudon

, Louis

Français enveloppe de douceur le fleuve aux reflets

argent, l’entoure de masses végétales aux contours

vaporeux, préfigurant le pinceau mousseux de Renoir.

Capter la fugacité de l’instant présent pour offrir une

« vérité immédiate » – est au cœur de la pensée d’une

bande de jeunes amis peintres que l’on appellera bientôt

« Impressionnistes ».Âgés pour laplupart d’une vingtaine

d’années, ayant fréquenté peuouprou lemême atelier, ils

prônent la subjectivité – « la sensation pure », « l’aspect

d’ébauche improvisée ». L’un d’entre eux, Claude Monet

(1840-1926), sedétachepar sa libertéetsapuissance. Entouré

de Renoir, Sisley, Pissarro, Berthe Morisot, Bazille…,

reconnu par Émile Zola comme « le chef du groupe »,

Monet pratique la doctrine du « plein air » et procède par

larges touches colorées juxtaposées. Son besoin intense

de contactavec l’eau leporte à travailler quelles que soient

les intempéries. D’Argenteuil à Meudon, du Havre à

Giverny, la Seine est sonmotif favori (

Bateaux sur la Seine

à Gennevilliers

,

Le Pont d’Argenteuil

. 1874).

Carte de la Seine

de Paris à la mer

(première des trois parties),

par V. Vuillaume 1885,

éditée par

le journal

Le Yacht

.