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C
omment parler d’avenir en ces
temps incertains où la question de supprimer les dépar-
tements est de nouveau à l’ordre du jour ? L’incertitude
ne date pas d’aujourd’hui. Elle fait même partie de notre
quotidien et dépasse largement notre département.
Personne n’est épargné, quel que soit son statut.
Cette incertitude cara érise notre époque car elle est
marquée par lamondialisation, Ses opportunités comme
la possibilité de voyager et de communiquer plus
facilement, d’accéder àbeaucoupd’informationvia internet
etc. Mais aussi les incidences pour ceux qui décrochent.
Tout paraît aller plus vite, tout estinstantané. On a parfois
unsentiment d’étourdissement.D’où lebesoindeprendre
le temps de réfléchir, de se dégager du court-termisme.
L’innovation sociétale comme sonnom l’indique touche
tous les domaines de notre société : le vivre-ensemble,
les solidarités, la cohésion sociale, l’attra ivité de notre
territoire, la gestion de l’espace public, le numérique, le
cadre de vie, etc.
L’innovation se nourrit de la prospective
Pourquoi devons-nous nous adapter ? Parce que c’est le
propre de la condition humaine. C’est évoluer avec son
temps sans renier ses origines ni ses valeurs, encoremoins
sa vocation d’être proche des citoyens. La proximité est
une de nos valeurs clés.
Préparer l’avenir, c’estréfléchir demanière décloisonnée
et ouverte, en créant les conditions pour imaginer le
monde de demain. Et la prospe ive nourrit l’innovation.
Sans prospe ive, nous ne pouvons innover et sans
innovation, nous ne pouvons nous adapter.
Mais cela pose aussi la question de la proximité géogra-
phique. La dimension temporelle ne doit pas occulter la
nécessité de se rencontrer, de mener des expérimenta-
tions sur le territoire qui demain donneront peut-être
naissance à de nouvelles orientations en matière de
politiques publiques.
Le Laboratoire d’innovationpublique vise à conduire des
projets qui amènent l’administration à travailler de
manière décloisonnée, à adopter d’une certainemanière
une nouvelle forme de gouvernance. Tous les pôles du
conseil général des Hauts-de-Seine sont susceptibles
d’y contribuer. C’estunemanière de travailler autrement,
plus transversale, plus réa ive et risquée. Ces expériences
permettent de valider, de préciser ou d’invalider des
services pour les Alto-Séquanais.
Creuser le sillon d’Albert Kahn
L’altérité et la diversité font partie de l’ADN des EAK
puisque s’y mêlent des élus de tous bords, des adminis-
trateurs, des entrepreneurs et des responsables associatifs.
L’a ion senourrit de la réflexionet la réflexionde l’a ion.
Car c’est en prenant conscience que l’on devient a eur.
C’esten agissant, en expérimentant que l’on réalise si une
idée vaut la peine d’être développée à plus grande échelle,
est réellement pertinente et peut-être pérenne.
Comme du temps d’Albert Kahn, l’obje if est de rendre
visible la richesse culturelledenotremonde, de privilégier
les liens qui peuvent nous unir.
Nous vivons dans un monde d’interdépendances où le
local compte tout autant que le global. Nous sommes
invités à ouvrir grandnos yeux et à ne pas nous figer dans
des formes du passé. Nous n’avons guère le choix que
d’embrasser l’avenir et deprogresser dansnotrehumanité.
Les Entretiens Albert-Kahn, nés de la volonté du Dépar-
tement, ont été conçus pour penser et participer à la
constru ionde l’avenir desHauts-de-Seine. Nous avons
tous un rôle à y jouer.
Les Entretiens Albert-Kahn
mettent à l’honneur la prospective
au travers de sujets qui concernent
directement la gouvernance du
département et nous poussent à
développer une pensée latérale.
eAk :
VIVE LA PROSPECTIVE !
Lors des Entretiens sur
« L’ADN des leaders de
demain : quelles valeurs,
quels comportements ? »,
2013.
eak.hauts-de-seine.net
© CG92/Olivier Ravoire
Par Carine Dartiguepeyrou
Secrétaire générale des Entretiens Albert-Kahn