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JOSÉPHINE
UNNOUVEAU
PRINTEMPS POUR
CÉLÉBRATIONNATIONALE POUR L’IMPÉRATRICE
ParAmaury Lefébure
Conservateur général du patrimoine
Directeur dumusée national
des châteaux deMalmaison et Bois-Préau
sacre désormais à son goût des arts et
des jardins. Ses voyages sont l'occasion
d'apprécier la faveur qu'elle a conservée
au sein de la population qui la lui témoi-
gnera encore lors de ses funérailles dans
l'église de Rueil, le 2 juin 1814.
Une femme qui donna le « la » à
son époque
L'exposition permettra, grâce à des prêts
exceptionnels, d'évoquer, outre sa vie,
tous les domaines dans lesquels José-
phine a laissé son empreinte. Notam-
ment les arts décoratifs en montrant le
luxe de ses ameublements et de sa table,
lamode à travers l'élégance et la richesse
de ses toilettes et de ses bijoux, l'art du
portrait aumoyend'œuvres aussi emblé-
matiques que son grand portrait par
Prud'hon, aujourd'hui auLouvre, ou celui
de Gros, conservé au musée Masséna
deNice. Le visiteur découvrira l'intimité
de ses appartements, son goût pour les
collections les plus variées – peintures
anciennes etmodernes, sculptures, anti-
quités – mais aussi sa passion pour les
jardins, les fleurs et les oiseaux. Ces
aspects, souvent méconnus, illustrent le
rôle capital que Joséphine a joué dans la
constitution du style de l'époque consu-
laire et impériale. Pour la première fois
en France, il sera ainsi possible d'évaluer
la place de Joséphine dans l'art français.
Sans la générosité des prêteurs, publics
et privés, tant français qu'étrangers, tels
le Louvre, le Victoria & Albert Museum
ou l'Ermitage, et l'apport des collections
deMalmaison, une telle réunionn'aurait
pu avoir lieu.
Joséphine
. Au Musée du Luxembourg à
Paris du 13 mars au 29 juin 2014. Expo-
sition inscrite au titre des Commémo-
rations nationales de l'année 2014 et
organisée par la Réunion des Musées
Nationaux-Grand Palais, en collabora-
tion avec lemusée national des châteaux
deMalmaison et Bois-Préau.
orsqu'elle naît à la Martinique
en 1763, rien ne permet d'ima-
giner quelle destinée sera la
sienne. Mariée à seize ans avec
le vicomte Alexandre de Beauharnais,
elle connaîtra les prisons révolution-
naires et sera sauvée de la guillotine par
la chute de Robespierre. Séduit par son
charme, Bonaparte, jeune général de
vingt-six ans, tombe amoureux d'elle et
l'épouse en 1796, moins de cinq mois
après leur première rencontre. Il l'en-
traîne alors dans son ascension : épouse
du Premier Consul après le coup d'État
du 18 brumaire (9 novembre 1799), impé-
ratrice des Français, la première de notre
histoire, elle est couronnée parNapoléon
dans la cathédraleNotre-Dame de Paris,
le 2décembre 1804. Le 30novembre 1809
elle apprend de sa bouche ce qu'elle a
tant redouté depuis des années, depuis
qu'elle sait qu'elle ne peut donner d'hé-
ritier à l'Empereur : l'annonce du divorce.
Retirée à Malmaison, Joséphine se con-
L’impératrice Joséphine par
Firmin Massot (1766-1849).
Fin 18
e
- début 19
e
siècle.
Huile sur toile.
©RMN-GrandPalais (muséedeschâteauxdeMalmaisonetdeBois-Préau) /GérardBlot
L
Le EKmai DJDG, l'impératrice Joséphine s’éteignait dans son château deMalmaison.
À l’occasion du bicentenaire de cet événement, un jardin de roses anciennes sera créé
sur ses terres deRueil. Et à Paris, aumusée du Luxembourg, une exposition prestigieuse
renouvellera à coup sûr l'image de cette femme qui amarqué l'histoire de France.