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soutient les positions pi urales, Charles-François
Daubigny peint
Le plateau de Valmondois
(1873), ouvrant
ainsi la voie aux impressionnistes. Daubigny saisit l’ins-
tantané du paysage, ose la fraîcheur des fonds clairs et
d’une touche libre, remplit l’air de cette lumière blonde
qui caresse la campagne assoupie dans la chaleur de l’été.
La rupture avec le romantisme qui avait présidé à sa for-
mation est bien consommée !
La France sillonnée
Au tournant du XX
e
siècle, les peintres vont sillonner la
France et la colle ion se fait l’écho de leur diversité d’ex-
pressions (tableaux de Guillaumin, Lebourg, Anastasi,
Lépine, Le Sidaner, Luce, Maufra, Beaufrère…). Avec
Le
Huelgoat
(1891-1894), du peintre nabi, Paul Sérusier, la
colle ion tient son talisman ! Sérusier simplifieà l’extrême
le paysaged’un sous-bois, décrivant lanature commeune
draperie aux tons raffinés et sourds enrobant l’intimitédu
cours d’eau à la façon d’une musique savante, propre à
laisser venir ce qui est enfoui…Le peintre Jean-François
Auburtin, avec un délicat paysage à la gouache intitulé,
Erquy
(1897), résume par une touche impressionniste le
meilleur du symbolisme et du japonisme ambiant.
Précurseur, le
Paysage synthétiste sur l'Aven
(1900), de
MauriceChabas privilégie l’espacebidimensionnel etmet
en relation les lignes et les plans, la lumière et les ombres
portées des arbres. Le trait sombre délimite les grands
aplats de couleur qu’une palette minimaliste résume au
vert et aumauve. Lafidélité à une certaine réalité, authen-
tique et vivante, estperceptible chez des peintres comme
Camoin,ManguinouencoreAlbertMarquet dont la fasci-
nation pour l’eau et les paysages portuaires,
L'église des
Sables-d'Olonne vue des quais du port de la Chaume
(1921),
traduit une visiondupaysage tranquille et affirmée, servie
par une touche large et colorée.
Jean-Francis Auburtin,
Erquy
, 1897. Gouache,
30 x 75 cm.
Musée d’Art et d’Histoire de
Meudon, donation Christian
Grellety Bosviel
© Philippe Sébert
MEUDON
Peinture
« La collection Christian Grellety Bosviel
porte les grands courants qui ont traversé
et métamorphosé la peinture de paysage. »
(1780-1800) de Lazare Bruandet, est celui d’un peintre
précurseur du « retour à la nature ». Autour de 1800, le
« sentiment » fait son apparition dans le paysage. Il est
incarné ici par le remarquable petit format de Paul Huet,
Le Mont Dore
(1831-1833). La description de nuit montre
la force du relief sombre, qui pèse de toute sa puissance
suggestive, contrastant avec les taches claires qui ouvrent
la perspe ive et créent une atmosphère poétique.
Premier jalon du « romantisme » en peinture, le paysage
au ciel tourmenté deDiaz de la Pena,
Paysage de Barbizon,
plaine d'Apremont
(1865-1870), évoque l'influence de Jean-
Baptiste Corot dont on retrouve la palette des bleus-
bruns-verts, le contre-point rouge et la brosse vibrante.
Viennent ensuite les deux générations de peintres de
l'école de Barbizon, soucieuses de réalisme comme le
montre cette
Étude d’arbres
(1845-1850), de Théodore
Rousseau.
Proche de Courbet, de Corot et du jeune Monet dont il
Du paysage historique à l’abstraction
La colle ion Christian Grellety Bosviel est traversée par
les grands courants qui ont métamorphosé la peinture
de paysage et son parcours muséographique emprunte
naturellement la voie chronologique, de la fin du XVIII
e
siècle, avec la créationdu « paysage historique », jusqu’au
milieu du XX
e
, avec le « paysagisme abstrait ».
Le premier tableau de la colle ion,
Le passage du gué
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