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Bio
JeaN Pierre rayNaud
42 avril 3;5;
, naissance à Courbevoie
3;65
, mort du père dans un bombardement à Colombes
3;84
, fin de la guerre d’Algérie, abandonne l’horticulture, période
des Psycho-Objets
3;8;
, construit
La Maison
à La-Celle-Saint-Cloud (Yvelines)
3;97-3;99
, réalise les SO vitraux de l’abbaye
cistercienne de Noirlac (Cher)
3;9;
, expose au Centre Georges-Pompidou
3;:8
, Grand Prix de sculpture de la Ville de Paris. Conceptualise le
Mastaba à La Garenne-Colombes. Mille pots rouges installés dans
la serre du Domaine de Kerguéhennec (Morbihan)
3;::
, construit le
Container Zéro
au Centre Georges-Pompidou
3;:;
, réalise la
Carte du Cie
l, quatre patios sur le Toit de la Grande
Arche de La Défense
3;;5
, destruction de La Maison de la Celle Saint-Cloud. Prix
d’honneur à la Biennale de Venise. Habite le Mastaba deux ans
3;;:
, rétrospective à la galerie nationale du Jeu de Paume. Le Pot
doré de la Fondation Cartier est déposé pour dix ans sur une stèle
monumentale devant Beaubourg
422:-422;
, conçoit
Les Ateliers de Barbizon
422;
, ouverture au public du
Mastaba N - La Garenne-Colombes
4233
, livre et DVD,
La Maison
de JPRaynaud,
construction-
destruction NVSV-NVVP
, éd. du Regard, Paris
© Archives Denyse Durand-Ruel - Adagp, 2011
© Archives Denyse Durand-Ruel - Adagp, 2011
Gauche : Maquette
de vitrail dans la maison
en céramique de Jean
Pierre Raynaud,
NVTR-NVTS.
Droite : Vitrail de l’une
des quatre chapelles
du chœur de l’église
du
XII
ème
s., Noirlac, NVTT
Ci-contre : Vitrail
de l’une des sept rosaces
de l’abbaye cistercienne
de Noirlac, NVTT
En bas : Travaux dans
l’église, Jean Pierre
Raynaud. Rosace vide
au fond de l’église.
Noirlac, NVTR
En 1975, la proposition de confier à Jean Pierre Raynaud
la créationdes soixante-deux vitraux de l’abbaye deNoir-
lac, dans le Cher, invite l’art contemporain à entrer dans
« La Légende des siècles ». La notion de monumental,
au sens où elle participe totalement d’une archite ure
grandiose, devient alors une composante du chemine-
ment artistique de Jean Pierre Raynaud.
Le
xII
e
siècle cistercien, sévère et contemplatif, où l’épure
commande, où la figuration et la couleur sont évacuées,
parle une langue qui est précisément celle de Raynaud !
L’archite e Jean Dedieu est chargé de la rénovation de
l’édifice. L’entente entre les deux hommes de l’art est im-
médiate. À l’abbaye romane de Noirlac, le rôle primor-
dial estassigné à la lumière. Raynaud va suivre lesmêmes
voies que celles des cisterciens, huit siècles plus tôt : «
at-
teindre au plus complexe par le plus simple, à l’irrationnel par
la raison…
».
Au terme de deux ans d’expériences longues et fasci-
nantes (7 rosaces et 55 fenêtres), l’épure des grilles géo-
métriques se conjugue au rapport tant recherché entre
opacité et translucidité des différents verres. Les vitraux
de Raynaud sontmis enplace, l’évidence estmiraculeuse.
L’historien médiéviste et académicien, Georges Duby,
écrit alors : «
Un accord stupéfiantmais naturel, entre ce qui
demeure de l’ouvrage des bâtisseurs et ce que l’invention de
Jean Pierre Raynaud vient lui ajouter. Car cet artiste invente,
il crée, respectueux, cependant tout à fait libre
».
De la contrainte de l’art cistercien, Raynaud fait surgir
la plus éblouissante liberté et ce qui sous-tend lemonde
de Spinoza, un espace métaphysique, effe if, qui nous
convoque en tant qu’être humain. Georges Duby établit
le lien entre «
la grille
» perspe ive de la première Re-
naissance qui «
permet d’apercevoir la troisième dimen-
sion
», et la grille des vitraux de Noirlac qui « réunit la
palpitation terrestre à la contemplation intérieure d’un
au-delà ».
L’artiste contemporain témoigne ici d’une transmission
qui rend possible la permanence. À Noirlac, Jean Pierre
Raynaud donne à percevoir une nouvelle dimension qui
conjugue à la fois la réclusion et l’infini.
n
© Archives Denyse Durand-Ruel - Adagp, 2011
© CG92/Olivier Ravoire
© Archives Denyse Durand-Ruel - Adagp, 2011
Hauts-de-SeiNe
archite ure-sculpture
Noirlac,
Pour l’éterNité
