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viseetprend le lead. Cette formede colla-

borationest à la fois très libre et très codi-

fiée, elle pourrait utilement inspirer les

modes « d’organisation agile » que l’on

voit se développer aujourd’hui dans les

entreprises.

Audelàduprocessusde création, jepense

qu’un nouveau langage issu des moyens

numériques devrait apparaître. L’humain

va investir des champs de connaissance à

la croiséedemultiples disciplines, à l’ins-

tar de l’épigénétique ou du biomimé-

tisme, qui nécessiteront des formes plus

aptes à représenter des écosystèmes et

leurs interdépendances de façon dyna-

mique. Le datavision, l’infomédiation ou

le serious gaming sont des premières

approches en ce sens, elles traitent des

données parfois très techniques en utili-

sant lesmoyens du jeu vidéo.

Cette fertilisation croisée entre créativité

numérique et innovation technologique

va susciter une révolutionculturelled’une

grande intensité. En élargissant notre

perceptiondu réel nous allons donner un

sens nouveau aumonde qui vient.

n

grent encore peu la sphère créative

numérique à leur vision de développe-

ment économique, ce que Grand Paris

SeineOuest a fait avec le Cube à Issy-les-

Moulineaux. En province, des villes

comme Saint-Étienne ou Nantes explo-

rent également avec succès les liens

fertiles entre la création et l’innovation,

autour du concept de territoire créatif.

LaBiennaledumobilier urbain organisée

parDefacto àParis-LaDéfense, à laquelle

j’ai eu la joie de participer comme

membre du jury, est très intéressante car

elle pose la question de la qualité de vie

dans l’espacepublic à l’èrede la smartcity.

Les projets présentés sont encore assez

traditionnels, mais le numérique va

apporter des expériences qui réenchan-

teront l’espace collectif en jouant sur

l’interaction, le réel augmenté, les envi-

ronnements communicants... Les arts

numériques sont souvent des dispositifs

d’interaction sociale, de poésie partagée,

de « production de soi » et de créativité.

Il faut faire preuve d’audace.

Vous êtes musicien, en quoi la musique

a-t-elle inspiré vos projets actuels ?

Je viens du jazz et j’ai beaucoup pratiqué

la « micro-informatique musicale » que

j’ai enseignée à l’InstitutNational de l’Au-

diovisuel, et à l’Institut International de

l’Image et du Son. Cela m’a amené à

fréquenter denombreuxmusiciens, ingé-

nieurs du son, et plus largement des

professionnels du spectacle et de l’image.

L’association qui gère et anime Le Cube

aujourd’hui est née de ces rencontres.

Le jazz est une musique où l’improvisa-

tion tient une place centrale. C’est un

langage qui se constitue à plusieurs voix,

en temps réel, par le jeude l’interactionet

de l’émulation. La formation de jazz est

une structure agile, où il n’y a pas de chef

attitrémais où chacun à son tour impro-

« Les arts numériques investissent

de nombreuses voies de recherche

à la croisée des arts, des sciences

et des technologies. »

eak

Hauts-de-Seine

Eau Forte

. Performance

audiovisuelle de Mathieu

Sanchez et Patricia Dallio,

le _ février ][\a

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