eak
Hauts-de-Seine
tale crée des hybridations entre les
métiers, des démarches interdiscipli-
naires. Le dialogue entre les arts, les
sciences et les technologies constitue un
terreau fertile du renouveau. Cela pose la
question du rôle de la sphère éducative
dans l’accompagnement des publics vers
ce nouveaumonde. Il nous faut plus que
jamais stimuler la créativité, l’ouverture et
le sens critique. La culture doit donc se
mobiliser comme « passeur demondes»,
se tenir aux avant-postes pour nous aider
à imaginer collectivement un futur
souhaitable. Faute de quoi, notre pays
deviendraun jolimuséegouvernépar les
plateformes numériques de la Silicon
Valley.
Et les arts numériques ?
L’art numérique est né il yaplus de trente
ans, enmême temps que le jeuvidéo. Les
artistes ont renouvelé les champs tradi-
tionnels de la création. Par exemple, le
spectacle vivant utilise les décors virtuels,
Coucher de soleil sur laTamise
,Turner livrait
l’émotion diffuse laissée par la beauté
mystérieuse du paysage, l’expérience
subjective. En repoussant les limites de
notre capacité à indexer, analyser,modé-
liser etprédire le réel, de l’infinimentpetit
à l’infiniment grand, les technologies
vont également nous pousser à élargir
nos territoires de sens.
La mutation numérique accentue-t-elle
les inégalités ?
Il y a effectivement un risque non négli-
geable ! Car si les technologies peuvent
favoriser l’accès à la connaissance et l’em-
powerment, elles peuvent également
exclure ceux qui n’ont pas accès à une
éducation numérique. La démocratisa-
tiondes pratiques créatives estla cléd’une
société inclusive etémancipatrice, car soit
on subira la puissance desmachines, soit
onse l’appropriera. EnAllemagne, le code
estenseigné à l’écoleprimairedepuis plus
de 15 ans. Peut-être deviendra t-il un jour
aussi importantque la languematernelle.
En tout cas, les managers des plus
grandes entreprises américaines le prati-
quent tous.
Quel est l’enjeu pour la connaissance ?
Leproblèmen’estplus l’accès à la connais-
sance,mais savoir quoi fairede toute cette
connaissance disponible. À l’ère de l’éco-
nomie du savoir, ce sont les créatifs qui
s’en sortiront le mieux. En sachant tirer
pleinement parti des potentialités du
numérique, ils sauront s’adapter à des
environnements de plus en plus
complexes et évolutifs. Chacun devra
donc développer son agilité, tout au long
de son parcours. La transformation digi-
©LeCube
Émission de lancement du
neuvième numéro de
La
Revue du Cube
, en décembre
][\` avec Naziha Mestaoui,
Bernard Chevassus-au-Louis
et Bernard Chapouthier,
animé par Nils Aziosmanoff
et Rémy Hoche, avec la
participation de Francis
Demoz. En juin ][\a,
La
Revue du Cube
sortira son
dixième numéro sur le thème
« Responsabilité ».
« L’Internet, le big data, la robotique
ou encore l’intelligence artificielle sont
les outils de la nouvelle forge humaine,
d’où sortiront mille innovations »