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institutionnelle et la réputation mondiale légitimant cette petite
entorse à l’esprit de modestie. Après avoir égrené – et
copieusement dupliqué – ses compressions d’automobiles et
ses expansions de polyuréthane, ses bestioles imaginaires
soudées à l’arc et son inaltérable trophée des Oscars à la
française, dont il partage également le nom, César est mort en
1998, quatre ans après l’installation de ce rostre géant, au cuir
plissé par le travail du façonneur.
Peu spectaculaire bien que souveraine, la restauration dont il
a fait l’objet l’hiver dernier a reboosté l’aura de sa pigmentation
mordorée. L’ongle ovoïde enchâssé au sommet de son phare (ou
de son « phalle », selon le regard qu’on porte) a retrouvé son
éclat lisse, reflétant par temps clair une sidérante anamorphose
des tours environnantes.
Dans l’un des rares secteurs de La Défense sinon ouvert à la
circulation automobile, dumoins aménagé pour rendre possibles
la prise en charge et la dépose des taxis, il redonne à l’auto-stop
ses lettres de noblesse.
© SBJ / ADAGP, Paris 2016 – Photo : Maxime Affre / Defacto