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issy-les-
moulineaux
Patrimoine
desCente de l’ange
Le 17 janvier 2012, l’un des deux anges de bronze de « L’élévation du monde sauvé par la
Croix » est repositionné au pinacle de la Grande Chapelle du séminaire, clôturant trois années
d’un important chantier de restauration extérieure en partie financé par le conseil
départemental des Hauts-de-Seine. En place depuis 1901, les anges font le lien entre la
charpente métallique des ateliers Eiffel et la haute façade de pierre qui trahit l’éclectisme
moderniste de ses commanditaires et les grandes ambitions d’une Compagnie qui envoie
ses prêtres aux quatre coins de la planète.
ateMporalIté
(Ci-contre) Quand sommes-nous ? Où sommes-nous ? Nulle part mieux qu’en ce « cloître »,
long déambulatoire à arcades longeant tout le côté intérieur du grand bâtiment rebâti en
1892, ne se fait sentir l’atemporalité du lieu et son mélange d’époques. Donnant sur le parc
de la Reine Margot, il sert de communication entre les principales salles communes du
séminaire.
« Les autres,
écrivait Renan,
ne sauront jamais ce que ces vieilles écoles de silence,
de sérieux et de respect renferment de trésors pour la conservation du bien dans l’humanité. »
une MIssIon d’éduCatIon et de forMatIon spIrItuelle
Plein de zèle mais désolé du bas niveau d’instruction des curés de son XVII
e
siècle, Jean-Jacques
Olier, ami de saint Vincent de Paul et curé de Saint-Sulpice à Paris, fonde en 1642 un séminaire
où lui et ses compagnons vont pouvoir
« cultiver les nouvelles plantes qui leur sont tombées
dans les mains, et qui ont paru être appelées au clergé »
. La Compagnie des prêtres du séminaire
de Saint-Sulpice est née : assurant
« le précieux ministère de la formation des prêtres »
au service
de l’Église de France puis également, à partir du XIX
e
siècle au Canada et aux États-Unis, et à
partir du XX
e
siècle en Asie, Amérique latine et Afrique. Elle anime aujourd’hui des séminaires
dans le monde entier, communautés
« où les distances sont abolies autant que possible entre
les candidats au sacerdoce et les éducateurs ; ceux-ci sont avant tout des éducateurs spirituels
exerçant le ministère de la direction »
. Dirigée par un supérieur général (l’Américain Ronald
Witherup depuis 2008) et trois supérieurs provinciaux (France, Canada, États-Unis),
la Compagnie a gardé ses racines et reste ancrée dans le quartier Saint-Sulpice à Paris et
à Issy où son fondateur Jean-Jacques Olier
« revint passer les dernières semaines de répit que
lui laissa la maladie »
en 1657. Des bâtiments que l’on reconnaît, comme toutes les institutions
sulpiciennes, par les lettres A et M entrelacées, qui signifient « Auspice Maria » (Sous la
protection de Marie).
© CD92/Olivier Ravoire