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COLLECTIOn

Sèvres

à la gloire du dragon

Ce vase est une pièce exceptionnelle du XVIII

e

siècle (période

Choson 1392-1895) qui fait la gloire des collections coréennes

de la Citéde la céramique. En porcelaine blanche, de grandes

dimensions, il présente une forme très équilibrée, une panse

large entre une base assez rétrécie et un col droit poséà

l’ouverture ; le décor en bleu sous couverte est poséen plein :

c’est un imposant dragon àcinq griffes dans les nuages entre

deux frises ; l’une de champignons « ruyi », est située au

sommet du vase, l’autre faite de motifs géométriques simule

des côtes sur la partie inférieure.

Ce dragon particulièrement bien dessinépermet de penser que

ce vase était destinéàune clientèle aisée voire àla cour

impériale.

Omniprésent dans les arts asiatiques, le dragon protecteur est

associéàde nombreux éléments bénéfiques. Il vole dans les

nuées et constitue un lien entre les hommes et le Ciel, aidant

ainsi àatteindre l’immortalité. Symbole du pouvoir impérial,

il accorde son souffle cosmique àl’empereur. Détenteur de la

précieuse perle de la sagesse et de la connaissance, réputée

exaucer tous les vœux, il accorde les richesses tant spirituelles

que matérielles.

Vase, Hauteur : 62 cm. Diamètre : 47,20 cm. Corée, seconde

moitiédu XVIII

e

siècle. Sèvres, Citéde la céramique, don de

Collin de Plancy (1894).

fleurs de chrysanthe

̀

me

Cette jatte qui date de l’époque Koryo (918-1392) est un

exemple coréen de ce que l’on appelle les « céladons » ; cette

technique de grès àla couverte vert foncéa étémise au point

par les Chinois dès le troisième siècle de notre ère. Tout de

suite, elle remporta un vif succès et se développa jusqu’au

XIII

e

siècle. En Corée, elle apparaît au X

e

siècle mais c’est au

XI

e

que la qualitéfut plus haute. En effet, les potiers coréens

ont utiliséune couverte parfaitement translucide privilégiant

un vert très légèrement bleuté, plus doux et plus profond. Ils

innovent en incrustant des motifs sous la couverte (technique

appelée « sanggam ») et créent ainsi des objets pleins de poésie.

Ces grès nommés en chinois « qing civi » sont très appréciés

des Européens dès le XIV

e

siècle ; ils seront baptisés « céladons »

en France àla fin du XVII

e

siècle : le roman célèbre de l

’Astrée

raconte l’histoire de Céladon, un berger aux amours contrariés

qui portait des rubans vert-bleu... Légende qui montre l’attrait

de ces pièces toujours prêtes ànous faire rêver : combien de

potiers actuels n’essaient-ils pas de copier cette couverte verte.

Jatte, Corée, XI

e

siècle.

Sèvres, Citéde la céramique, don du président Carnot, par

l’intermédiaire de Collin de Plancy, 1889.

©RMN-GrandPalais (Sèvres -Citéde lacéramique) /MartineBeck-Coppola

©DR /CollectionsSèvres–Citéde lacéramique