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tecte et inspecteur des Menus Plaisirs,
premier architecte du comte d’Artois et
artiste recherché par la haute noblesse.
Bélanger recevra la consigne :
« Faites ce
que vous voulez, pourvu que ce soit cher »
,
et la mission de transformer la maison
et d’aménager le jardin.
L’architectedistribue celui-ci enplusieurs
grands ensembles.À l’ouest de lamaison,
le jardin paysager se prolonge jusqu’à la
Seine après avoir franchi par des passages
enterrés le chemindeBagatelle àNeuilly.
Au nord, un premier potager, la ména-
gerie, les serres chaudes et froides et des
communs permettent d’isoler leparc des
maisons du bourg. En franchissant le
chemin de Neuilly au Bois de Boulogne,
on accédait à l’est à un second potager
agrémenté d’un berceau de vigne avec
pavilloncirculaire traité enchaumière.Au
sud enfin, un grand canal alimenté par
une cascade de rochers délimitait le parc
sur toute sa longueur.
Le long d’un réseau dense de sentiers
sinueux, le parc n’était qu’une succession
continue de curiosités et de fabriques.
On en dénombrait une cinquantaine. Le
grand rocher fait partie des principales. Il
avait ses fontaines jaillissantes, des gale-
ries etsalles avec étuves chaudes etfroides
à l’imagedesbains antiques. Le souterrain
était l’autre fabrique exceptionnelle du
parc.Traité à la façond’une grotte longue
de cinquante mètres il aboutissait à une
glacière, un pavillon chinois et une salle
fraîche. Des ouvertures pratiquées entre
lespierrespermettaientd’épierlesprome-
neurs du jardin. À l’ouest, presque posé
sur labergede laSeine, unpavillongothi-
que avec logementabritaitlapompe à feu
qui permettaitde faire jouer laplupartdes
décors hydrauliques du jardin : grand
p
« Le long d’un réseau dense de
sentiers sinueux, le parc n’était
qu’une succession continue de
curiosités et de fabriques. On en
dénombrait une cinquantaine. »
©CD92/ArchivesdépartementalesdesHauts-de-Seine
Plan général.