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UnE fOLIE à nEUILLy

À Neuilly, le parc de la Folie Saint-James, bien que malmené par

les temps, reste exceptionnel. La restauration en cours par le

Département, propriétaire depuis 2011, redonnera une nouvelle

cohérence à ce « jardin pittoresque » du XVIII

e

siècle.

saint-

Par Frédéric Sichet

Architecte-paysagiste

james

e parc de la Folie Saint-James

cache, sous l’aspectd’uneparcelle

dénudée, une histoire pourtant

fulgurante. Ce qui semble n’être

aujourd’hui qu’un square de quartier

cache l’undes plus célèbres jardins pitto-

resques créés au XVIII

e

siècle auquel

Kraftdanssongrandrecueild’architecture

neconsacrepasmoisdedix-huitplanches,

soit trois fois plus que pour le parc de

Bagatelle.

Claude Baudard de Sainte-James, son

commanditaire richissime, avaitconfié le

réaménagementde samaisondeNeuilly

à l’architecte le plus en vue de l’époque :

François-JosephBélanger. Qu’il soit salué

commeétantlaplus grande réalisationde

cedernier, oubiencritiquépour l’excès de

ses fabriques, le parc connaît sur la très

courte période qui s’étend de 1778 à 1792

une apogée aussi retentissante que sera

la chutedeBaudardde Sainte-James. On

ne peut alors qu’être frappé par le con-

traste qui s’établit avec l’histoire plus

récenteduparc, surtoutmarquée par son

inexorable démantèlement.

une apogée retentissante de 1778

à 1792

Créé entre 1778 et 1785, la Folie Saint-

James appartient à ces parcs du plein

épanouissement du jardinanglo-chinois

en France. Cettemode des jardins tantôt

appelés pittoresques, paysagers, anglais

étrangers ou anglo-chinois, a été prati-

quéepar ungroupedepersonnageshété-

rogènes : propriétaires-jardiniers, archi-

tectes, jardiniers experts recrutés jusqu’en

Écosse, mais aussi peintres et poètes

parfois désignés par le néologisme de

jardineurs

. Les créations qui en résultent

peuvent afficher des caractéristiques

elles aussi variées. À Ermenonville, la

campagne habitée du marquis de Girar-

din, en recherche d’exil urbain, n’a que

L

L’entrée par le Bois de

Boulogne, vers 1850.

©CD92/ArchivesdépartementalesdesHauts-de-Seine