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suresnes

Dossier

Forbin-Janson

restaure la majesté

du site de

pèlerinage et en

fait le siège de la

nouvelle

congrégation des

Pères de la

Miséricorde.

cultivateurs auxquels il laisse leurs cellules. À partir de

1800, l’Église tente de remettre la main sur le site par

l’intermédiaire de différents propriétairesmaisNapoléon,

inquiet des menées catholiques après l’arrestation du

pape en 1809, fait tout raser en 1811 pour bâtir un pen-

sionnat de la Légion d’honneur que la fin de l’Empire

laisse inachevé.

C’est un prélat militant, Charles de Forbin-Janson, qui

relance alors le pèlerinage et fait du mont le centre de

son œuvre missionnaire. La haute société ultra (dont

Chateaubriand) se presse à ses cérémonies et LouisXVIII

puis Charles X protègent ses activités. Venu « faire ses

stations » au début de son règne, le nouveau roimanque

de se casser le cou.

« En descendant un escalier à pic, le pied

de Sa Majesté glissa... »

Le monarque ne doit son salut

qu’à la vivacité d’un capitaine des gardes qui,

« faisant

céder son respectà son dévouement, sauta par dessus le corps

du roi, et l’empêcha de rouler au bas de lamontagne. Ceci fut

l’affaire d’un instant. »

Cette mauvaise chute (le roi fut

« assez grièvement »

blessé au pied) ne porta chance ni au

monarque ni au pèlerinage. Trop associés au régime

déchu, les Pères de la Miséricorde sont chassés dès le

lendemain de la Révolution de Juillet 1830, le pèlerinage

et le Calvaire définitivement supprimés.

« C’est pendant la semaine sainte et aux fêtes de la croix un

concours étonnant de peuple et de bourgeois de Paris, qui y

viennent admirer les chapelles et le grand crucifix où Jésus-

Christ est mis en croix entre le bon et le mauvais larron »

raconte en 1783 à propos du«Calvaire ouMontValérien »

Louis-Sébastien Mercier au chapitre 561 de son

Tableau

de Paris. « On y entend la messe, et l’on redescend ensuite

dîner gaiement dans les cabarets de Suresnes. »

Et Mercier,

jamais avare d’une anecdote, de raconter :

« Un confesseur

ayant ordonné à son pénitent, pour l’expiation de ses fautes,

de faire un pèlerinage au Calvaire avec des pois dans ses

souliers, celui-ci, trouvant la tâche trop pénible, et voulant

toutefois obéir, les fit cuire au premier bouchon, et continua

ainsi son chemin. Ainsi le petit comme le grand sait composer

avec la loi et sa conscience. Qui n’a pas fait cuire ses pois ! »

Mais la loi devient dure pour les catholiques dès 1789 :

interdiction des ordres, nationalisation des biens du

clergé. Le site, devenu propriété nationale, est vendu à

un fougueux député de la Convention, célèbre pour son

rôle de commissaire aux armées du Rhin, Merlin de

Thionville. L’église est rasée, les croix abattues mais le

révolutionnaire s’entend apparemment fort bien avec les

ermites, restés sur place comme d’honnêtes citoyens

1817-1830

Le pÈLerinage

des rois

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