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Les ermites,

très travailleurs,

passent beaucoup

de temps dans

leurs potagers,

vergers et vignes.

Seule la culture des

fleurs leur est

interdite.

JusQu’au

xViii

e

siÈCLe

Des ermites dumontValérien, on sait par leur règle qu’il

leur était interdit de

« s’adonner aux études ni à la science »

et

« défendu de parler pendant le travail »

, d’ailleurs

« exclu-

sivement manuel »

. Un mont peuplé de tels ermites est

par nature peu bavard sur sonhistoire. DumontValérien,

avant leXVI

e

siècle, onne sait effectivement à peu près…

rien. Ni comment il s’appelait, ni depuis quand ces silen-

cieux et laborieux ermites s’y étaient installés.

Le premier ermite dont on sache un peu plus que le nom

est paradoxalement « une » ermite : vers 1556, Guille-

mette Faussart, bien fâchée que son fiancé soit allé se

faire tuer en Italie au siège de Sienne, s’installe sur le

mont pour y vivre la vie des ermites du lieu. Pour recons-

truire leur chapelle proche du sommet, elle se force à

monter chaque nuit l’eau nécessaire aux maçons pour

y travailler. Avec un tel régime, Guillemette meurt dès

1561 et c’est un autre original, Jean duHoussay, qui vient

prendre sa place. Celui-ci dort dans un cercueil et reçoit

la visite des rois Henri III et Henri IV auxquels il aurait

prédit leur assassinat.

Les ermites sont rejoints en 1645 par une confrérie de

prêtres créée parHubert Charpentier, une sorte d’entre-

La montagne

des ermites

preneur ecclésiastique qui venait de fonder des établis-

sements enGascogne. L’abbéCharpentier avaitété impres-

sionné par les 3 croix dressées près de la chapelle des

ermites et il se persuade

« qu’en élevant un calvaire à côté

de cette superbe ville, il opposerait une barrière à l’impiété et

au libertinage »

. De 1633 à sa mort en 1650, il manœuvre

pour cette idée et réussit à l’imposer. Mais ensuite, sa

confrérie périclite et, au début des années 1660, l’un des

prêtres s’en va vendre l’affaire et même le site entier,

ermites compris, à des concurrents dominicains, les

jacobins réformés de la rue Saint-Honoré... D’où une

véritable bataille rangée en 1663, préfiguration du rôle

militaire du mont Valérien, entre la troupe envoyée

prendre possession des lieux par les jacobins et les

occupants soutenus par les chanoines de Notre-Dame

de Paris et les habitants de Nanterre. Selon l’épopée de

près de 2 000 vers relatant l’événement (

Le Calvaire pro-

fané ou le mont Valérien usurpé par les jacobins de la rue

Saint-Honoré

), la troupe des assaillants aurait tué unprêtre

de

« deux coups dans la tête »

et de deux coups aussi

« un

pauvre habitant de Nanterre »

, boulanger de son état.

Chassés, les défenseurs firent appel au roi qui soumit

l’affaire au Parlement. Et les jacobins furent à leur tour

expulsés en 1664.

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