48
suresnes
Dossier
Le mont des péLerins
Cette vue très exagérée du mont Valérien au XVIII
e
siècle tente
de recréer l’effet impressionnant que pouvait avoir la « montagne
sainte » pour les milliers de pèlerins qui se pressaient vers elle
plusieurs fois l’an depuis Paris, avec son haut calvaire dominant
une longue pente garnie de chapelles.
Le bas de la pente était peuplé de mendiants et les désordres
étaient fréquents.
« Il y a quelques années,
raconte Louis-
Sébastien Mercier peu de temps avant la Révolution
, qu’il se
faisait des pèlerinages nocturnes la nuit du jeudi au vendredi
saints. Quantité de femmes, de couturières, de jeunes filles
accompagnées de pèlerins chargés de croix, traversaient le bois
de Boulogne, et gravissaient avec ferveur la montagne un peu
haute et rude. On a réprimé avec sagesse ce que cette piété avait
de suspect. Aujourd’hui, les pèlerines et les pèlerins, cahotés
dans une charrette pour leurs cinq sous, s’y rendent le jour. On
y entend la messe, et l’on redescend ensuite dîner gaiement dans
les cabarets de Suresnes. »
© MUSSuresnes