fin du XIX
e
siècle mais c’est seulement en 1920,
lors d’une exposition à Bauvais, que ce fonds
suscite un regain d’intérêt.
» La dernière grande
exposition sur ce fonds a été organisée au Louvre
en 1983. «
Les spécialistes connaissent ce
fonds mais il n’est pas montré pour lui-même et
n’a jamais été exposé de façon permanente à
Sèvres. Il appartient néanmoins à l’histoire de la
Manufacture, c’est un cas singulier dans l’histoire
des collections.
»
Le fonds d’arts graphiques de la Manufacture
réunit 25 000 œuvres, dont 17 000 dessins de
projets, de formes et de décors liés à la production,
conservées depuis 1750. Il a été mis à profit pour
des décors de dessins d’ensembles, la réalisa-
tion de frises ou de fragments de décors. «
Ces
œuvres sont pour la plupart liées à la réalisation
de pièces ; les dessins sont la mémoire visuelle de
Sèvres comme les archives en sont la mémoire
historique. Ces documents sont encore utilisés
par les ateliers. Nous sommes dans le registre des
arts décoratifs, alors que les études et esquisses
sont dans celui de la peinture. C’est précisément
parce que le fonds a peu servi dans les ateliers
qu’il est si bien conservé.
»
ànoter
Mardi 28 et jeudi 30 avril à 14h30
Jeune public
La visite de l’exposition est suivie
d’un atelier au cours duquel les plus
jeunes réalisent au pastel sec des
dessins animaliers.
6-15 ans – Durée : 2h30
Petit Château
Tarifs :
. 5 € (- de 12 ans) ; 6,50 € (+ de 12 ans)
Tarif réduit :
. 4,50 € (- de 12 ans) ; 3,50 € (+ de 12 ans)
Réservation obligatoire
au 01 41 87 29 71
exposition
L’histoire atypique
d’un fonds d’atelier
Intact ou presque, le fonds Desportes est un cas singulier. Précisions avec
Jean-Gérald Castex, co-commissaire de l’exposition, chargé des collections d’arts
graphiques et de peinture à la Cité de la Céramique de Sèvres.
«
À la mort de l’artiste, son fonds d’atelier est
transmis à son fils, Claude-François, lui-même
peintre etmembre de l’Académie royale de peinture
et desculpture, auteur de lapremièremonographie
sur son père. Il revient ensuite à Nicolas, neveu
d’Alexandre-François Desportes, qui, en manque
d’argent, vend en 1784 à l’administration royale
les 31 tableaux et 799 études que compte alors
le fonds d’atelier. L’ensemble est déposé à la
Manufacture de Sèvres, suite vraisemblablement
à la réalisation l’année précédente d’un tableau
sur plaque de porcelaine reproduisant uneœuvre
de Desportes.
»
Aujourd’hui, on dénombre 650 études, dessins à
la pierre noire et sanguine sur papier, esquisses
à l’huile sur papier, études sur toile et tableaux.
Des éléments de la cinquantaine d’études de
paysages ressurgissent dans plusieurs œuvres
du peintre. «
Il s’agit d’une sorte de répertoire.
Lorsque Desportes dessine une console, il garde
ce dessin et le replace dans ses grandes com-
positions de natures mortes décoratives au fur
et à mesure de ses besoins. Cette dimension
‘‘utilitaire’’ explique sans doute pourquoi il a tout
gardé.
»
Paradoxe, ces collections n’ont que très peu
été utilisées à la Manufacture. «
Elles arrivent
à un moment où la mode du néoclassique est
en germe. On redécouvre l’antique dans une
relecture très sobre et on aime de plus en plus
la rigueur. Certaines toiles de Desportes ont
été exposées pour décorer les ateliers mais n’en
sont jamais sorties. On trouve aussi trace d’une
sélection de tableaux présentés au musée à la
Domaine départemental de Sceaux
38
domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.net
Sèvres, Cité de la Céramique - Photo : CG92/Olivier Ravoire
Faisan mort
, vers 1962-1700, huile sur papier