aristocratique ; des cacatoès et des toucans aux
couleurs extraordinaires…
Le singe équilibriste
appartient à une série de troismodèles de feuilles
de paravent, réalisée pour la Manufacture de la
Savonnerie. «
À ses débuts, on lui demande de
refaire un tableau des
Anciennes Indes
pour une
tenture destinée à Louis XIV. Il s’est formé avec
ces scènes naturelles dans lesquelles évoluent
des animaux exotiques et il a gardé les dessins
dans son fonds d’atelier. Lorsqu’il crée la tenture
des
Nouvelles Indes
pour les Gobelins dans
les années 1730, il est sans doute allé puiser
certains des motifs dans ses propres études
»
explique Jean-Gérald Castex, co-commissaire de
l’exposition, chargé des collections d’arts gra-
phiqueset de peinture à la Cité de la Céramique de
Sèvres. Quasiment intact, le fonds d’atelier acheté
et conservé depuis 1785 à la Manufacture de
Sèvres (lire page 38) donne à voir les travaux
préparatoires de l’artiste. Un rendez-vous immersif
dans le Grand Siècle.
exposition
« L’Œil dumaître. Esquisses d’Alexandre-François Desportes (1661-1743),
des collections de la Cité de la Céramique » du 20mars au 28 juin
L’artiste en son atelier
Avec les esquisses duplus fameuxpeintreanimalier duXVIII
e
siècle, lePetit Château
reçoit le « grand goût français » dans toute sa splendeur.
En 1682, le Roi-Soleil installe sa cour à Versailles
et dix-huit ans plus tard Alexandre-François
Desportes devient le peintre des chasses et de
la meute royale. Une carrière au service de la
monarchie s’ouvre pour ce peintre prolifique à qui
Louis XIV, le Régent puis Louis XV commandent
de fastueux tableaux, friands de ses représenta-
tions des chasses royalesmais aussi des portraits
qui immortalisent leurs chiens favoris.
Orner les résidences royales
Originaire des Ardennes, il vient très jeune à Paris
où le Flamand Nicasius Bernaerts le forme à la
peinture animalière. De sa réception à l’Académie
royale de peinture et de sculptureen1699 jusqu’à
sa mort, il œuvre à la décoration des grandes
demeures telles que Marly, Meudon, Versailles,
Compiègne, Choisy… Il travaille d’après nature,
compose scènes de vénerie et natures mortes
dont de spectaculaires buffets, représentatifs
du « grand goût français ». La soixantaine
d’esquisses présentées au Petit Château, tirées
du fonds d’atelier de l’artiste, illustrent ces dif-
férents genres et reflètent la qualité esthétique
exceptionnelle de ses créations.
Des animaux comme sujets
Les études de chiens de Desportes semblent
prises sur le vif. Dans l’exposition, des autruches
voisinent avec le lion couché, majestueux et
Domaine départemental de Sceaux
34
domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.net
Deux aras ararauna
, vers 1692-1700, huile sur papier
Nonette à l’arrêt
, 1711, pierre noire, sanguine et craie blanche sur papier
Volubilis roses et bleus,
vers 1692-1700, huile sur papier
collé sur carton
en
pratique
Au Petit Château
Ouvert tous les jours sauf le lundi
et le 1
er
mai de 14h à 18h30
Tarif : 4 € - Tarif réduit : 2,50 €
(comprenant l’accès aux
collections permanentes et à
l’exposition « À bicyclette – Les
cycles des collections Robert
Grandseigne et Emmanuel Déhan »).
© Sèvres, Cité de la Céramique - Photo : CG92/Olivier Ravoire
© Sèvres, Cité de la Céramique - Photo : CG92/Olivier Ravoire