Commentexpliquez-vouslesuccèsdeDesportes?
Dans les années 1690, la peinture française s’in-
téresse à Rubens. On recherche alors des artistes
capables de relayer cette influence et cela au
moment où Desportes, formé par un Flamand,
commence sa carrière. Des tableaux imposants
sont prisés pour décorer les grandes maisons
- la cour s’est installée à Versailles en 1682 –, ils
exaltent la grande dramaturgie royale et en
particulier les chasses, privilègearistocratique. L’un
des grands buffets deDesportes est actuellement
exposé auMetropolitanMuseumdeNewYork.
Que retenir de l’art de Desportes ?
Artiste synthétique par ses compositions dy-
namiques, le style de Desportes est également
analytique par l’attention qu’il porte aux détails.
Grand coloriste, il sait respecter le ton local sans
sacrifier l’harmonie de ses œuvres. Sa touche est
libre et élégante, sans être gratuitement virtuose ;
son coloris est clair et varié, ce qui fait de lui un
vecteur majeur de l’esthétique française de la
premièremoitiéduXVIII
e
siècle,extraordinairement
sophistiquée.
Dans son genre, il reste l’un des représentants les
plusbrillantsdu«grandgoûtfrançais»desannées
1680-1730, à l’apogée de l’uniondes artsmajeurs
et décoratifs. Les esquisses présentées au musée
forment un ensemble brillant !
cours d’histoire
de l’art
L’Âge d’or de la naturemorte française
Mercredi 8 avril
Genèse et expansion de la naturemorte en
Europe
Mercredi 15 avril
Lemodèle des écoles du Nord
Mercredi 6mai
La naturemorte en France au XVII
e
siècle
Mercredi 13mai
Alexandre-François Desportes
Mercredi 3 juin
Nicolas de Largillierre et Jean-Baptiste Oudry
Mercredi 10 juin
Jean-Siméon Chardin
À 18h - Petit Château, salle de conférence
Tarifs :30€ lecyclecomplet(tarifréduit :20€)
6 € le cours (tarif réduit : 4 €)
Nombre de places limité
,
réservation obligatoire
au 01 41 87 29 71
Par Dominique Brême, directeur du Domaine
départemental de Sceaux
exposition
«
Un ensemble brillant !
»
Questions à Dominique Brême, directeur du Domaine départemental de Sceaux et
co-commissaire de l’exposition.
Pourquoi Desportes à Sceaux ?
Paysages, animaux et art de vivre, les trois dimen-
sions de l’exposition se rattachent au domaine
de Sceaux. C’est le type de propriété où aurait pu
travailler ce peintre associé à la décoration des
grandes résidences royales et princières. L’uni-
vers de la chasse, ses paysages, dans lesquels
on pense reconnaître la Seine et les hauteurs
qui l’abordent, mais aussi l’art de vivre font le lien
avec Sceaux.
En quoi ce fonds est-il exceptionnel ?
Les fonds d’ateliers ont souvent été détruits ou
dispersés. Une telle concentration est rare et
précieuse, puisqu’elle permet d’étudier la fabrique
de l’artiste. Autre rareté, les esquisses à l’huile sur
papier qui ici abondent. L’huile est généralement
utilisée sur toile ou sur bois, sur une préparation. Le
papier, lui, se fragiliseavec le tempset beaucoupde
cesesquissesontdisparu.Cellesquisontexposées
ont été conservées dans le fonds de la Cité de la
Céramique et beaucoup ont été marouflées sur
carton ce qui leur a donné plus de solidité.
Le peintre élabore son œuvre à partir de plusieurs
esquisses, l’huile lui permettant d’introduire la
couleur. Lorsque le résultat était concluant, il lui
restait à utiliser l’esquisse sur un ou plusieurs de
ses tableaux.
Domaine départemental de Sceaux
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domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.net
Coussin aux glands d’or
, vers 1692-1700, huile sur papier
Tête de tigre
, vers 1740, pierre noire, sanguine et craie
blanche sur papier,
© Sèvres, Cité de la Céramique - Photo : CG92/Olivier Ravoire
© Sèvres, Cité de la Céramique - Photo : CG92/Olivier Ravoire