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durant les années 1630 et 1640 notamment grâce à son

atelier où se succédèrent de très nombreux artistes

appelés à jouer un grand rôle par la suite. Il propose une

peinture pleine de sensualité et de lyrisme, aux formes

larges et gracieuses. Son a ivité à Paris estconsidérable.

Plusieurs dessins témoignent de ses travaux pour les plus

grands personnages du royaume (études pour les décors

de l’hôtel du chancelier Séguier), pour les souverains

étrangers (étude pour l’

Allégorie de la Paix entre la France

et l’Angleterre

pour la reine d’Angleterre, Henriette-marie

de France), ou encore son a ivité de peintre religieux

(étude pour

Saint Merry libérant les prisonniers

).

Poussin et l’Antique, Le Brun

et le Grand Style

Nicolas Poussin, originaire de Normandie, s’installe à

Rome en 1624 et il y demeure sa vie durant, à l’exception

d’un séjour parisien entre 1640 et 1642. Il travaille pour

une clientèle d’amateurs italiens et français (Cassiano dal

Pozzo, Paul Fréart deChantelou, FrancescoBarberini etc.)

et peint principalement des tableaux de chevalet, aux

thèmes religieux, historiques, ou mythologiques, com-

posés avec un soin extrême. S’il s’inspire des modèles

vénitiens et bolonais à ses débuts, l’antique et Raphaël

deviennent rapidement ses sources principales. Il

compose souvent plusieurs œuvres sur le même sujet,

comme pour l’

Enlèvement des Sabines

, à la recherche de

la constru ion la plus pertinente et la plus équilibrée.

La génération de Le Sueur, LaHyre et Champaigne, trois

artistes qui ne se sont pas rendus en Italie, fit de Paris la

nouvelle capitale artistique européenne. La fondation de

l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648

contribue à imposer durablement le classicisme en

France. Après la mort de Perrier, la Hyre et Le Sueur, la

peinture française est dominée jusqu’aux années 1680

par la figure de Charles Le Brun. Élève de Perrier puis de

Vouet, il a bénéficié tôt de la prote ion du chancelier

l

e XVII

e

siècle est une époque

majeure dans l’histoire du dessin, en particulier pour la

France. La pratique se généralise. Plus que jamais, le

dessin est la base de l’apprentissage artistique et l’outil

commun à tous les arts (peinture, sculpture, archite ure

mais aussi arts décoratifs). Avec la création de l’Académie

royale de peinture et de sculpture, cet enseignement se

codifie. L’apprenti copie d’abord les maîtres et l’antique

(lesœuvres endeux dimensions, puis les reliefs), et ensuite

seulement peut-il travailler d’après lemodèle vivant. Les

publications théoriques sur le sujet se multiplient aussi.

La colle ion illustre très bien la richesse des années 1620

à 1650 alors que l’art français se développe, à la faveur

du renouveau économique, selon deux tendances

incarnées par SimonVouet d’une part etNicolas Poussin

d’autre part. Durant cette période, le rapport des artistes

français à l’Italie évolue. Alors qu’audébut du siècle, Rome

était une destination incontournable pour les jeunes

artistes, plusieurs peintres se passent du voyage à partir

des années 1630, alors même que d’autres s’y installent

à vie, et que des modèles italiens plus anciens, notam-

ment Raphaël, seront fondamentaux pour l’art français

du milieu du siècle.

SimonVouet, sensualité et lyrisme

C’est avec la figuremajeure de SimonVouet que s’ouvre

l’exposition. D’origine parisienne, Vouet séjourne plus

d’une dizaine d’années à Rome où il connaît un grand

succès. Après avoir adopté les formules caravagesques, il

se tourne vers le grand décor et adopte les codes du

baroque romain de Pierre de Cortone et de Lanfranco. Il

triomphe en 1624 lorsqu’il obtient la commande d’une

fresque pour Saint-Pierre de Rome. Si la date de son

retour en France (1627) a été abusivement considérée

comme la naissance de l’école française de peinture,

Vouet joua bien un rôle fondamental en proposant un

renouvellement du langage artistique qui s’imposa à Paris

Charles Le Brun,

Flore

,

vers 1660, sanguine,

pierre noire et lavis gris,

13,2 x 13,2 cm.

© Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon – Pierre Guenat

Simon Vouet,

Étude pour

une figure de Zéphyr

,

vers 1639, pierre noire et

rehauts de craie blanche,

24 x 36,6 cm.