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Les nouVeaux Feux de L’orangerie

Les neuf lustres et les douze appliques qui ornent désormais la nef de l’Orangerie ont été fabriqués et

posés par les équipes de Mathieu Lustrerie (Gargas, Vaucluse) qui, à partir d’une collection de modèles

historiques, réalisent des ensembles de prestige dans le monde entier, pour des établissements publics ou

privés de grand renom. En l’occurrence il s’agit de lustres copiés d’André-Charles Boulle (1642-1732), le

célèbre ébéniste, marqueteur et bronzier de Louis XIV. Lorsque l’Orangerie fut achevée – en 1686, par Jules

Hardouin-Mansart – Jean-Baptiste Colbert de Seignelay, fils du grand ministre, la trouva en effet tellement

belle qu’il en détourna la fonction originelle pour en faire la galerie d’art et de réception de son château.

Des sculptures, des tableaux, des tapisseries et des meubles précieux y furent alors réunis, jusqu’à ce

que la duchesse du Maine – qui elle-même s’en servit lors de ses fameuses fêtes – décidât, à la fin des

années 1720, de donner enfin au bâtiment sa fonction d’orangerie telle qu’initialement prévue. Il n’est

pas douteux que Seignelay, qui avait donc pris le parti du luxe, l’ait équipé de luminaires assez riches et

au goût du jour, c’est-à-dire de lustres et d’appliques du « Sieur Boulle » – fournisseur de tous les grands –

et sans doute de guéridons porte-torchère. Le choix a donc été fait, dans le cadre de la restauration du

bâtiment, de se rapprocher le plus possible de cet aspect premier et d’opposer à la minéralité de la nef,

l’éclat sonnant du métal ciselé irradiant de lumière d’or.

Photo : Willy Labre

© CD92/Willy Labre