monde. Notre promesse pour les concerts est qu’ils
soient différents dans le fond et dans la forme, qu’ils
s’adressent aux familles, qu’ils nous étonnent. Quelques
exemples : Jean-Christophe Spinosi et l’Ensemble
Matheus dans un concert de Haendel à Hendrix – ils
vivaient dans lamêmemaison à Londres, pas à lamême
période certes, mais il est donc légitime de les regrou-
per–, dans un concert Rossini et les dessins animés
Tex Avery, le Vegetable Orchestra avec son exécution
d’œuvres classiques sur instruments légumes, l’Orchestre
national d’Île-de-France avec
Doctor Atomic
de John
Adams, des joutes musicales avec Jean-François Zygel,
des ciné-concerts, des feuilletons musicaux (un peu
comme les sériesTV), des concerts promenades (comme
les Prom’s de Londres)… J’aimerais aussi consacrer un
événement aux musiques des jeux vidéo, accueillir la
pop
star
virtuelle asiatique Miku Hatsune qui est suivie par
des millions de fans, organiser des karaokés géants avec
le public… Je veux emmener ce lieu vers des aventures
esthétiques absolument nouvelles. On peut tout tenter
car la page est blanche.
Comment comptez-vous produire des spectacles
exigeants sans subventions, vuqu’il s’agitd’un lieuprivé ?
Cela tient enunephrase. Lanécessitéestmèrede l’inven-
tion. Il va nous falloir inventer un modèle économique.
En ce qui concerne la musique classique, les ensembles
résidents qui bénéficient de subventions du Départe-
ment devront arriver à l’équilibre des dépenses et des
recettes. La location de la grande salle à des promoteurs
de concerts de rock et de variété permettra de dégager
des recettes dont une partie pourra être investie dans les
créations. Pour la créationou laproductiondenos événe-
ments, nous serons en coproduction, en partenariat avec
de nombreux producteurs internationaux, privés ou
publics, théâtres, institutions (comme l’Opéra de la ville
du Cap pour
Tsotsi
), partenaires media, télévisions, dans
unmodèle trèsWest End ou Broadway.
Propos recueillis par ÉmilieVast
« Un endroit où toutes les musiques,
du baroque au rock, pourraient sonner
et dissonner enmême temps un peu
comme le
musicircus
dont rêvait
John Cage. »
© Denis Lacharme
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