« Il existe beaucoup de programmes éducatifs
autour du sport, mais les mêmes qualités
peuvent être développées par la pratique
d’un instrument de musique. »
© Simon Fowler
tales – violon, violoncelle et piano – pour cette première
promotion Mozart et pas de section de chant. Pour la
bonne raisonquenous aurons commevoisine laMaîtrise
des Hauts-de-Seine et que nous construirons des ponts
entre nous. L’enseignement sera soutenu, deux cours par
semaine, c’est le pari du projet : motiver les enfants par la
rapidité des progrès.
Ledeuxièmeaspectde cetteacadémieestd’accompagner
dans leur parcours de futurs professionnels, entre 18 et
25 ans. Pour ces « jeunes talents », l’enseignement
fonctionnera sous la forme de trois master class d’une
semaine dans l’année, qui aboutiront à des concerts et
nous imaginerons des liens avec Insula orchestra. Il y
aura évidemment une
master class
de chant dont j’assu-
rerai les cours. J’ai beaucoup réfléchi sur le métier et je
souhaite transmettre aux jeunes professionnels l’envie
de rester eux-mêmes. Chanter est très introspectif, on
apprend à se connaître, à dire les choses comme on a
envie de les dire, à être juste dans ses émotions et dans
leur transmission vers le public. Ce qui n’est pas toujours
facile, tant il y a de choses à apprendre et à prouver.
Vous avez 38 ans, c’est un projet qui arrive tôt dans votre
carrière ?
C’est unprojet vertigineux, leprojet d’une vieque j’imagi-
nais réaliser eneffetquelques annéesplus tard…Puis l’on
m’a fait cette proposition d’intégrer La Seine musicale :
pour une structure comme la nôtre, les conditions sont
simplement luxueuses ! Une très grande aventure donc,
avec pour moi la responsabilité d’être très présent : mon
agenda est rempli jusqu’en 2019 mais j’ai déjà bloqué les
périodes !
Pour découvrir la musique classique, quelle œuvre
conseillerez-vousàunadolescentquin’enécoutejamais?
Le Sacre du printemps
de Stravinsky ! On sait à quel point
c’est une œuvre révolutionnaire, à la fois moderne et
tribale. C’est une entrée en matière extraordinaire. Ce
n’est pas en lui faisant écouter
La PetiteMusique de nuit
de
Mozart que vous allez toucher un adolescent, mais avec
des œuvres aussi fortes que
Le Sacre
, une symphonie de
ChostakovitchoudeMahler, qui lui seront curieusement
beaucoup plus accessibles. Il faut emmener les gens au
concert : nous vivons dans unmonde très virtuel et nous
avons besoin de concret, de vivant, d’humain.
Propos recueillis par Didier Lamare
Philippe Jaroussky sera à l’auditoriumdeLaSeinemusi-
cale le 23mai pour un concert au bénéfice de l’académie,
en compagnie d’amis musiciens et chanteurs et des
professeurs qui assureront les
master class
.
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