LA PHOTOGRAPHIE
LE TERRITOIRE
La rénovation dumusée Albert-Kahn rappelle la longue histoire
dumédiumphotographique dans les Hauts-de-Seine. Unmédium
qui apparaît aujourd’hui comme central dans la création culturelle
territoriale. État des lieux.
Par Guillaume Lasserre
chargé de mission pour les arts visuels
Conseil départemental des Hauts-de-Seine
e département des Hauts-de-
Seine est riche de propositions en matière d’arts plas-
tiques, qu’il s’agisse de centres d’art, d’écolesmunicipales
des beaux-arts – dont certaines proposent des classes
préparatoires aux école supérieures –, d’artothèques,
d’établissementsnationauxoude tous lieuxd’artcontem-
porain.
L’analyse de la géographie alto-séquanaise des arts
visuels montre la prépondérance de la photographie. La
rénovation du musée départemental Albert-Kahn vient
renforcer cette dominante, aumême titre que la récente
orientation vers l’image fixe et/ou animée du prix du
conseil départemental des Hauts-de-Seine au Salon de
Montrouge. La photographie s’impose ainsi comme
l’identité territoriale des arts visuels.
L’histoire de ce médium est celle de la démocratisation
d’une pratique. Si le XX
e
siècle a été celui des photo-
graphes professionnels, se déplaçant avec un matériel
lourd et encombrant, nécessitant un véritable apprentis-
sage de la technique, le XXI
e
sera celui des photographes
amateurs.Avec la révolutionnumérique apparaissent des
appareils de plus en plus légers et intuitifs jusqu’à la
révolution des smartphones et l’apparition des réseaux
sociaux qui favorisent l’émergence de pratiques photo-
graphiques instantanées par tous et pour tous et dont le
« selfie » est devenu la pratique populaire par excellence.
Figures tutélaires
Le 5 novembre 2014, le Centre Georges-Pompidou inau-
gure sa galerie des photographies, comblant une lacune
perdurant depuis l’ouverture du lieu. L’une des plus pres-
tigieuses institutions au monde semble enfin offrir à la
photographie la place qui lui revient, trop longtemps
après ses homologues américains. Cet exemple en dit
long sur le statut du médium au sein des arts visuels en
France comme à l’étranger. Longtemps il a concerné le
reportage, lamode, la publicité ou a joué un rôle de docu-
ment face à des pratiques éphémères (performances,
spectacle vivant, etc.) mais n’entrait pas dans le domaine
de l’art. EnFrance, il faudra toute lapugnacitéd’unLucien
Clergue pour légitimer la photographie et l’élever au
statut d’art avec la créationen 1970d’un festival de photo-
graphie aujourd’hui reconnu internationalement, les
Rencontres d’Arles.
Pourtant, ce médium occupe une place historique sur
le territoire des Hauts-de-Seine. En témoignent trois
l
ET
Hauts-de-seine
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