Patrimoine reLiGieux
Nanterre
Froidevaux, succédant à Georges
Pradelle, ouvrira l’équipe aux femmes
fresquistes ayant également fréquenté
l’atelier de Paul Baudoüin : Marthe
Flandrin, Élisabeth Faure, Myrthée
Baillon duWailly. Ainsi douze peintres
ont-ils entouré Paul Baudoüin ou pour-
suivi sonœuvre après son décès en 1931.
La restauration a été l’occasion d’en dé-
couvrir un treizième en la personne de
Raymond Feuillade dont le nom figure
sur la petite coupole dédiée à l’apôtre
Matthieu à l’entrée du déambulatoire.
La couleur a retrouvé la fraîcheur
de ses transparences
Préalablement à la restauration un
constat d’état avait été effectué par la
restauratrice accompagné de quelques
essais de nettoyage ; les peintures étaient
largement voilées de poussière et d’en-
crassement ; des fissures étaient appa-
rues en de nombreux endroits et des
coulures, en particulier au bas des voûtes
ou sous les fenêtres, avaient altéré la
couleur. Enfin l’humidité et les infiltra-
tions avaient favorisé l’apparition de sels.
La restauration a donc consisté essen-
tiellement ennettoyage, éliminationdes
efflorescences, réparation des fissures,
refixage des soulèvements de peinture.
La partie basse des murs recouverte de
granito et formant le soubassement
des fresques a été traitée de la même
manière que la peinture de façon à
préserver l’unité de l’ensemble, même
si les nouveaux mobiliers établis en
gradins les masquent partiellement.
Ainsi, la couleur a-t-elle retrouvé la fraî-
cheur de ses transparences. En effet,
Paul Baudoüin enseignait une technique
de fresque proche de l’aquarelle où le
peintre procède par glacis successifs, se
servant de couleurs pures mais diluées,
ménageant des passages entre les tons,
la vigueur de la composition étant appor-
tée par le cerne des figures. La grande
sainte Geneviève, entourée de l’évoca-
tion des églises où elle est vénérée,
peinte par LéonToublanc sur la voûte du
transept, en est une illustration très
sensible.
La restauration, en exigeant le déplace-
ment de l’orgue qui masquait le centre
de la Procession des reliques, a donné à
cette vaste composition une nouvelle
lisibilité. Six grands anges de face, à la
façon des statues colonnes médiévales,
ont été redécouvertes. Leur rythme verti-
cal répond à celui de la rangée de fenê-
tres situées au dessus. La lumière de ces
fenêtres est désormais tempérée par de
nouvelles verrières décoratives dont le
ton général d’ambre brune reprend celui
des verrières du déambulatoire créées
par Louis Barillet dans les années 1930.
Ainsi, cet ensemble de fresques qui
constitue un jalon très important de
l’histoire du regain d’intérêt pour cette
technique, pourra-t-il désormais être
contemplé et étudié par un large public,
pèlerins, amateurs d’art, visiteurs ou
habitants de Nanterre.
Sur la nécessité de la restauration des
fresques, lire notre texte dans Vallée de
la culture, numéro 5 (été 2012).
Remerciements particuliers àMarie-Lys
de Castelbajac.
Exposition virtuelle en ligne
sur sainte Geneviève
« Née à Nanterre vers 420,
Geneviève a marqué non
seulement son époque mais
aussi les siècles à venir. La
sainte est dès lors célébrée,
tant pour son dévouement au
service des populations que
pour ses talents de diplomate
aux côtés de grandes figures :
Childéric 1
er
ou encore le
couple royal Clovis et
Clothilde. La cathédrale
Sainte-Geneviève-Saint-
Maurice, érigée sur le site de
l’ancienne Nemetodurum où
fut baptisé Clotaire II en 584,
témoigne du culte de la
sainte. »
archives.hauts-de-seine.net
Archives.hautsdeseine
©CG92/WillyLabre
