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© Angers, musée des Beaux-Arts
ACHILLE DEVÉRIA
Parmi d’autres audaces, l’orientalisme permit auxpeintres occidentaux
d’interroger différemment lenuet, à travers lui, des territoires érotiques
insoupçonnés. Devéria propose ici l’étude très achevée d’une jeune
femme au sortir de l’adolescence, dont les formes androgynes, privées
en effet d’identifiants sexuelsmanifestes, génèrent un trouble puissant
sur le spectateur, ainsi renvoyé à ses premiers émois.
Achille Devéria (1800-1857),
Odalisque
, crayon conté, 23,4 x 22,3 cm.
EUGÈNE DELACROIX
En quelques traits habiles, enrichi d’un lavis posé au pinceau,
Delacroix évoque efficacement la relation de dépendance
mutuelle qui, sous un soleil de plomb, associe l’homme et le
cheval en un destin commun. L’écriture est rapide mais le
pouvoir d’évocation considérable. Et il fallait que la voyageur
eût ce génie qui, gourmand d’usages inconnus et d’ambiances
nouvelles, devait répondre par le dessin auxmille sollicitations
de l’exotisme.
Eugène Delacroix (1798-1763),
Arabe couché
, plume et lavis d’encre brune,
21,2 x 11,2 cm.